Les grèves contre le projet controversé de réforme des retraites sont “reconductibles déjà aujourd’hui” avec l’objectif de mettre le pays à l’arrêt, a déclaré mardi le secrétaire général de la Confédération générale du Travail (CGT), Philippe Martinez, alors que le pays vit sa sixième journée de mobilisation et de manifestation contre cette réforme depuis le 19 janvier.
« La responsabilité incombe uniquement au gouvernement. On ne peut pas être sourd à ce mouvement social », a estimé le leader syndical, qui a appelé la veille à une forte mobilisation des Français contre le projet d’Emmanuel Macron.
La mobilisation de ce mardi est « la première journée d’une nouvelle phase », a indiqué le syndicaliste sur Franceinfo. « On est passé un cran au-dessus, on avait prévenu”, a-t-il ajouté.
Alors que le gouvernement compte sur un essoufflement du mouvement contestataire contre sa réforme, les syndicats promettent d’intensifier la mobilisation et les grèves notamment dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie et les transports.
Dans ce sillage, les huit principaux syndicats français ont réaffirmé récemment leur volonté de « mettre la France à l’arrêt » ce 7 mars si le gouvernement ne retire pas son projet de réforme des retraites, promettant de faire de cette date la plus importante journée de grèves et de manifestations depuis la première, le 19 janvier dernier.
Dans l’Education nationale le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, prévoit que plus de 60% des enseignants du premier degré seront grévistes ce mardi, alors dans les transports, la SNCF (chemins de fer) et la RATP (transports à Paris et région parisienne) ont confirmé, lundi, les prévisions de trafic pour leurs réseaux : la circulation des trains en France sera « très fortement perturbée » pour les TGV comme pour les TER, et « très perturbée » dans le métro et le RER en Ile-de-France.
« Nous sommes dans un événement de l’Histoire de notre pays avec une mobilisation sociale comme on en a pas vu depuis 30 ou 40 ans », a déclaré à Marseille le dirigeant de la France Insoumise (gauche), Jean Luc Mélenchon.
Depuis le cortège marseillais, Jean-Luc Mélenchon a estimé que « la bataille commence aujourd’hui », invitant Emmanuel Macron à « prendre l’initiative démocratique qui correspond à cette situation »: soit la dissolution, soit un référendum, soit le retrait de la réforme des retraites.
Pour sa part, Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes, a estimé dans une tribune publiée dans Libération que ce projet de loi symbolise « la pratique solitaire du pouvoir » du président de la République.
« Quoi qu’il en coûte à la démocratie, vous imposez cette réforme au cœur d’une crise sociale longue de cinq ans », écrit-il citant « les gilets jaunes ».