La première ministre Elisabeth Borne avait annoncé le 6 juillet, lors de sa déclaration de politique générale devant le parlement, l’intention de l’Etat de détenir 100% d’EDF, dans le but d’”assurer notre souveraineté face aux conséquences de la guerre en Ukraine » et face aux défis colossaux en lien avec l’urgence climatique.
L’Etat, actionnaire majoritaire, détient pour l’instant 84% du capital d’EDF, qui est très endettée. Il entend débourser 12 euros par action et de 15,64 euros par obligation convertible.
“Ce projet s’inscrit dans un contexte d’urgence climatique et alors que la situation géopolitique impose des décisions fortes pour assurer l’indépendance et la souveraineté énergétique de la France, dont celle de pouvoir planifier sur le très long terme les moyens de production, de transport et de distribution d’électricité”, relève le communiqué.
Dans ce nouveau contexte, où l’Etat serait le seul actionnaire, EDF serait en capacité de mener de manière accélérée plusieurs chantiers décisifs annoncés par le président de la République dans son discours de Belfort, notamment le programme de construction de six réacteurs de technologie EPR2 d’ici 2050, explique-t-on.
Ces chantiers engageront l’entreprise pour les décennies à venir, au long desquelles EDF continuera de jouer un “rôle critique” pour l’approvisionnement énergétique de la France.
Dans cette perspective, l’Etat a l’intention d’acquérir aussi 60% des obligations à option de conversion et/ou d’échange en actions nouvelles ou existantes (OCEANEs) qu’il ne détient pas, par le biais d’une offre publique d’achat simplifiée (l’Offre) qui serait déposée auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) sous réserve de la promulgation d’une loi de finances rectificative pour 2022 (actuellement en cours d’examen devant l’Assemblée nationale) portant les crédits budgétaires nécessaires à l’Offre, note Bercy.
En réaction à l’annonce, l’action d’EDF, suspendue en Bourse depuis le 13 juillet à sa demande, a repris sa cotation mardi et son cours a bondi de près de 15%, proche du prix proposé par l’Etat, rapportent les médias de l’hexagone.