« Après sa profonde récession en 2020, l’activité économique nationale devrait fortement rebondir en 2021 avec une croissance du PIB de 7,2% au lieu du repli de 6,3% enregistré en 2020. Hormis l’effet de base, la croissance en 2021 est stimulée principalement par une bonne campagne agricole et l’amélioration de la situation épidémiologique qui ont entraîné un raffermissement de la demande intérieure et extérieure », explique le HCP dans son Budget économique prévisionnel 2022.
Le secteur primaire aurait enregistré une forte croissance de l’ordre de 17,9% en 2021 contre une baisse de 6,9% enregistrée en 2020 suite aux bonnes performances de la campagne agricole ainsi que celles des activités de l’élevage et de la pêche.
Durant cette année, la bonne répartition spatio-temporelle des précipitations a permis une production céréalière qui aurait atteint un niveau record de 103,2 MQx en hausse de 221% par rapport à la campagne précédente, ainsi qu’un accroissement des autres cultures hors céréales, notamment celles des agrumes (+29%) et l’olivier (+14%) sous l’effet positif de la température relativement clémente et des pluies des mois d’avril et de mai.
Parallèlement, l’activité de l’élevage et celle de la pêche maritime se seraient affermies tirant profit, pour la première, de la disponibilité et l’amélioration du couvert végétal, et pour la deuxième, de la performance de la commercialisation des produits de la pêche côtière et artisanale et la bonne orientation des exportations nationales de ces produits.
Le raffermissement de la demande étrangère et les retombées positives de l’amont agricole avaient pour effet de booster la valeur ajoutée des industries minières et manufacturières, toutefois avec des regains différenciés. La hausse de la demande étrangère pour les dérivées du phosphate et le maintien de la demande des industries de transformation locales auraient permis au secteur minier de poursuivre son évolution positive en enregistrant une croissance de 1,3% en 2021 contre 5% en 2020.
Quant à l’industrie agroalimentaire, elle aurait profité des retombées de l’amont agricole pour se raffermir de 3,2% en 2021. Par ailleurs, la forte demande étrangère de l’Union européenne en vêtement confectionnés aura profité aux activités du textile et cuir affichant un raffermissement de près de 13,5% en 2021, après avoir enregistré une chute drastique de 10,6% durant la pandémie en 2020.
La reprise du secteur de l’automobile, grâce à la demande extérieure adressée aux composants électroniques et aux fils et câbles électriques, aurait bénéficié aux industries mécaniques, métallurgiques et électriques en affichant une croissance positive de l’ordre de 8,6% en 2021, fait savoir le HCP, ajoutant que l’activité du secteur aéronautique, en revanche, aurait continué de pâtir des difficultés liées aux mesures restrictives à la mobilité au niveau mondial, réduisant ainsi le niveau de sa production.
De même, et malgré la demande mondiale robuste en engrais chimiques en provenance du Brésil et de l’Amérique du nord ainsi que le resserrement de l’offre sous l’effet du repli des exportations chinoises en engrais, les industries chimiques et para-chimiques auraient enregistré une performance moins importante que celle de 2020 avec un taux de croissance de 1,2% en 2021. En outre, le HCP relève que la dynamique engendrée par la reprise de plusieurs activités industrielles aura bénéficié au secteur de l’énergie qui aurait enregistré une croissance de 5,8% en 2021, et plus particulièrement le volume de la production de l’énergie électrique.
Le secteur du Bâtiment et Travaux Publics aurait connu, quant à lui, une forte reprise de 10,8% en 2021. Au-delà de l’effet de base relatif à l’arrêt de l’activité pendant le confinement, le secteur aurait bénéficié du dynamisme de la branche du bâtiment, stimulé par les incitations fiscales et par la baisse relative des prix des actifs immobiliers dans un contexte marqué par une hausse des crédits à l’habitat.
L’ouverture progressive des frontières et l’atténuation des restrictions de déplacement au niveau national auraient permis un regain de la demande pour les activités tertiaires gravement affectées par la pandémie en 2020. Ceci aurait contribué au léger redressement de 20% de la valeur ajoutée du secteur du tourisme qui avait connu une baisse drastique de 56% en 2020. S’agissant des activités du commerce, elles seraient accrues de 11,3% en 2021. L’activité du transport aurait ainsi enregistré un affermissement de près de 10,1% tiré par l’amélioration de l’activité des transports ferroviaire et routier et dans une moindre mesure par le transport aérien. Toutefois, le recul du trafic portuaire en raison des difficultés liées aux perturbations des chaînes d’approvisionnement au niveau international aurait contribué négativement à la croissance des activités du transport maritime.