Lors de l’assemblée constitutive de l’Association marocaine des droits des victimes, la vice-trésorière Hafsa Boutaher a pointé du doigt l’arsenal juridique marocain actuel qui reste, selon elle, insuffisant pour protéger les droits des victimes, notamment d’agressions sexuelles, de violence et de traite humaine.
Elle a considéré que la création de ce genre d’ONG comme « une initiative hautement significative, en particulier dans la conjoncture que nous vivons ».
Mme Boutaher, victime elle-même d’agression sexuelle, a indiqué que l’association naissante revêt une importance particulière du fait qu’elle est la première structure du genre au Maroc qui se fixe pour mission de soutenir les victimes en général, qu’elles soient femmes, enfants ou hommes.
Elle a assuré que l’association veillera à apporter une assistance juridique et psychologique, dont ont besoin les victimes pendant le déroulement et après le procès. La victime, a-t-elle argué, a besoin d’écoute et de soutien sur les plans juridique et judiciaire mais aussi en matière de prise en charge médicale, face aux pressions et critiques de la société.
Cette militante a émis l’espoir de voir l’association s’ériger en plateforme à laquelle recourent les victimes pour solliciter la protection et l’assistance juridique et psychique.
L’association permettra aux victimes de dénoncer sans crainte et sans hésitation leurs souffrances, comme elle œuvrera pour briser le silence entourant les actes de violence, particulièrement sexuelle., a déclaré pour sa part l’avocate et l’activiste des droits de l’Homme, Fatima Zahra Chaoui.
Mme Chaoui, vice-présidente de l’Association, a indiqué que cette ONG se consacre à la défense des droits des hommes comme des femmes. Elle plaidera aussi pour l‘amélioration du système juridique en vue de renforcer la protection des droits des victimes, ainsi que pour la réparation des préjudices subis, tout en appelant à mettre en place un Fonds national d’indemnisation des victimes, a-t-elle expliqué.
La militante Loubna Eljoud a de son côté estimé que le seul moyen de défendre les droits des victimes c’est d’unir les efforts des différentes instances concernées par cette question.
En charge de la communication et des relations publiques au sein de l’association, Mme El Joud a évoqué les restrictions qu’elle a dû subir quand elle a exprimé sa solidarité avec les victimes de violence sexuelle et son soutien aux citoyens qui ont décidé de poursuivre en justice des parties ayant attenté à leurs droits et leur dignité.
Cette enseignante à l’université Qadi Ayyad de Marrakech a souligné que l’Association agira sans relâche pour briser le silence sur les actes de violence sexuelle, en défendant le droit des victimes d’exprimer publiqument sur leurs souffrances.
L’Association marocaine des droits des victimes a tenu samedi son assemblée constitutive sous le signe “pour une protection juridique et sociale des victimes”. A cette occasion, les participants ont adopté le document constitutif et les statuts, tout comme ils ont procédé à l’élection des membres du bureau exécutif de l’ONG.
Le collectif de défense des victimes de viol avait annoncé début avril à Rabat, la création d’un cadre juridique de défense des droits des victimes, notamment agression sexuelle. Il a également annoncé sa décision de déposer une plainte à l’international pour diffamation contre le dénommé Maati Monjib, suite à ses allégations diffamatoires portant atteinte aux victimes de Taoufik Bouachrine.