« La situation générale du pays est effrayante. Elle l’est d’autant plus que le gouvernement manque cruellement de vision claire et de capacité d’anticipation et de prospection pour y remédier », a expliqué la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, cité par les médias algériens.
Elle a estimé que la situation « est catastrophique », expliquant qu’aucun secteur n’est épargné par la crise.
Dans ce sens, elle a considéré que l’actuel gouvernement, compte tenu du cumul des problèmes, « multiplie les signes de son incapacité à régler, y compris de petits problèmes ».
Pour étayer son propos, Mme Hanoune a fait référence à la situation qui prévaut dans plusieurs secteurs, à commencer par la Santé, à propos de laquelle, elle considère que la gestion de la pandémie liée au Covid-19 « est une catastrophe » avec « son lot de restrictions imposées par le confinement dit sanitaire ».
« Le gouvernement recourt au confinement car il n’a plus de solution aux multiples problèmes », a-t-elle asséné, jugeant la campagne de vaccination sur laquelle le gouvernement a communiqué à tout va, « est la preuve que l’Exécutif brasse du vent ».
« Le gouvernement ignore la situation au sein de la société », a-t-elle martelé, ajoutant, dans le même ordre d’idées, que « les autres secteurs n’ont pas échappé à une gestion des plus chaotiques ».
« La flambée des prix, les pénuries malgré un surplus de production, le manque de liquidités, le chômage galopant, la misère sociale sont entre autres les signes de l’échec du gouvernement », a-t-elle estimé.
Cela, a-t-elle enchaîné, « sans évoquer les atteintes répétées aux droits et aux libertés ».
Dans ce sens, elle a fustigé « l’étranglement et la confiscation des libertés démocratiques, qui se poursuivent et s’étendent ».
Aujourd’hui, « c’est autour du droit de grève d’être ciblé dangereusement à travers la mise en place d’un Conseil de la Fonction publique et d’une Commission nationale d’arbitrage », a-t-elle argué.
Pour Mme Hanoune, « cette démarche procède de l’intégration des syndicats par le sommet contre le droit des travailleurs et leurs intérêts ».
L’instruction du ministre de la justice, Belkacem Zeghmati interdisant aux procureurs l’ouverture d’enquêtes judiciaires sans son accord préalable vient établir que « la réforme de la justice et la lutte contre la corruption sont un leurre, un mirage, dans le cadre du maintien du même système », a-t-elle soutenu.
Sur ce point, elle a souligné que les partis politiques qui se sont inscrits en droite ligne du processus révolutionnaire en cours « sont la cible d’attaques répétées ».
Elle a dénoncé « le recours à la répression et à la judiciarisation de l’activité politique à travers les mandats d’arrêt internationaux émis à l’encontre d’activistes » en faisant allusion à la convocation par la gendarmerie d’Athmane Mazouz, cadre du RCD, et aux mandats d’arrêt internationaux émis à l’encontre des activistes Hichem Aboud, Amir DZ et Larbi Zitout.
« Un problème politique nécessite une solution de même nature », a-t-elle ajouté, relevant que « Rien n’a changé ».
« Est-ce que le pouvoir pense que c’est ainsi qu’il peut protéger la souveraineté et l’intégrité du pays? », s’est-elle interrogée.
Pour elle, « l’Algérie nouvelle n’existe que dans le journal télévisé de l’ENTV », estimant que les Algériens sont « toujours dans le même système hérité des pratiques du parti unique ».
Concernant la lutte contre la corruption entamée depuis le soulèvement populaire du 22 février 2019, la SG du PT a dénoncé une « lutte sélective ».
« Ce sont des règlements de comptes », a-t-elle considéré, tout en dénonçant « le maintien en poste de certains qui ont pris part à des opérations de prédation, et d’autres qui ont financé le 5e mandat de Bouteflika ».
Elle a dénoncé, sur ce volet, le maintien en détention préventive depuis 16 mois de Khalida Toumi, alors qu’elle n’est accusée, a fait savoir Mme Hanoune, d’aucun délit pouvant justifier cette longue détention sans procès.