L’état d’urgence en vigueur en Tunisie depuis un attentat jihadiste sanglant contre un bus de la garde présidentielle à Tunis en novembre 2015 a été prolongé de six mois, jusqu’au 23 juin, a annoncé vendredi la présidence tunisienne.
Le chef de l’Etat, Kais Saied, « a décidé la prolongation de six mois de l’état d’urgence sur tout le territoire du pays, du 26 décembre 2020 jusqu’au 23 juin 2021 », selon un bref communiqué de la présidence.
Outre la menace terroriste, le pays est aussi sous couvre-feu nocturne en raison de la propagation de l’épidémie de nouveau coronavirus qui a touché 126.752 personnes, dont 4.324 sont décédées, selon un bilan actualisé du ministère de la Santé.
Reconduit sans discontinuer depuis 2015, l’état d’urgence octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre. Il permet notamment l’interdiction des grèves et des réunions « de nature à provoquer le désordre » ou encore l’adoption de mesures pour « assurer le contrôle de la presse ».
Ces dernières semaines ont été marquées par une instabilité politique et sociales et le déclenchement de mouvements revendicatifs dans plusieurs régions.
Insistant sur la menace terroriste, le ministère de l’Intérieur a indiqué vendredi dans un communiqué qu’un homme « aux apparences extrémistes » avait tenté d’agresser un policier jeudi à Tunis avec un « grand couteau » en criant Allah Akbar (Dieu le plus grand, ndlr).
Le 20 décembre, un jeune berger a été décapité, selon la justice, par un groupe « terroriste » dans une zone montagneuse à Kasserine (centre), un repaire de la branche jihadiste locale d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).