Israël: un rival au sein du parti de Netanyahu crée sa propre formation politique
Le député israélien Gideon Saar, rival de Benjamin Netanyahu au sein du parti Likoud, a annoncé mardi la création d’une nouvelle formation politique, affirmant qu’il ne pouvait plus « soutenir » son Premier ministre.
Agé de 53 ans, M. Saar est une des figures du grand parti de droite israélien et a été plusieurs fois ministre dans les gouvernements Netanyahu entre 2009 et 2014.
« Je vais créer une nouveau mouvement avec pour objectif de remplacer Netanyahu », a annoncé M. Saar en direct à la télévision.
Il a déclaré qu’il présenterait mercredi sa lettre de démission du Parlement israélien et se présenterait pour le poste de Premier ministre aux prochaines élections.
« Je ne peux plus soutenir un gouvernement dirigé par Netanyahu (…) Israël a besoin d’unité et de stabilité et Netanyahu ne peut lui apporter ni l’un ni l’autre », a martelé M. Saar, dont la rivalité avec le Premier ministre était devenue de notoriété publique, sa popularité grandissant au sein du parti.
Ancien proche de M. Netanyahu, il avait été l’un des premiers à réclamer l’organisation d’une primaire pour désigner un nouveau chef du parti en 2019, après l’inculpation de Premier ministre pour corruption.
Chef du gouvernement le plus pérenne de l’histoire d’Israël, M. Netanyahu a toujours refusé de désigner un successeur et M. Saar l’a accusé à plusieurs reprises de l’en écarter.
Avocat et journaliste, Gideon Saar entre en politique en 1999 comme secrétaire du gouvernement sous M. Netanyahu. Il est élu pour la première fois au Parlement en 2003.
Après une absence de la vie politique entre 2014 et 2017, il avait annoncé son retour et tenté de défier sans succès M. Netanyahu à la tête du Likoud en 2019.
Plus marqué à droite que le Premier ministre, il se dit en faveur de l’annexion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et appelle à restreindre le pouvoir de la Cour suprême dans ses décisions sur les questions constitutionnelles.
Les députés israéliens ont adopté, lors d’un vote préliminaire la semaine dernière, une motion de l’opposition appelant à la dissolution du Parlement et à la convocation de nouvelles élections législatives.
Une dissolution du Parlement provoquerait la tenue des quatrièmes élections en moins de deux ans en Israël, après trois scrutins ayant placé le parti du Premier ministre et de son actuel partenaire de coalition Benny Gantz au coude-à-coude.