RDC: à l’Assemblée, les pro-Tshisekedi revendiquent une victoire face au camp Kabila
Les partisans du président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, ont marqué des points mardi à l’Assemblée nationale dans leur bras de fer pour renverser la majorité parlementaire sortante fidèle à l’ancien président Joseph Kabila.
Une séance plénière doit désormais examiner jeudi les « pétitions », c’est-à-dire les demandes déposées par des députés réclamant la démission de la présidente pro-Kabila de l’Assemblée, Jeanine Mabunda, et de son bureau (l’instance collégiale qui dirige la chambre basse).
Dans le détail, les députés signataires des « pétitions » ont obtenu la convocation d’une séance plénière mardi en fin d’après-midi, qui s’est tenue dans une ambiance survoltée.
Cette séance était présidée par le doyen d’âge des députés, assisté par les deux benjamins de l’Assemblée, tous trois désignés pour former le nouveau bureau de l’Assemblée.
Cette séance a réuni « 279 députés » sur 500, a déclaré le doyen d’âge Mboso N’kodia Mpwanga, sous les cris de joie des personnes présentes dans la salle.
Aucun appel nominatif n’a été fait et aucune liste des députés présents n’a pu être consultée.
Le Front commun pour le Congo (FCC, pro-Kabila) revendique jusqu’à présent une majorité de plus de 300 députés sur 500.
A l’unanimité, les députés ont voté à main levée pour l’installation de ce nouveau bureau, puis pour que les demandes de démission de Mme Mabunda soient examinées en séance plénière jeudi.
La présidente en exercice ne se trouvait pas à l’Assemblée. Aucune réaction de sa part n’était disponible.
L’ambiance est survoltée au Parlement depuis que le président Tshisekedi a annoncé dimanche la fin de sa coalition avec la majorité parlementaire fidèle à son prédécesseur Joseph Kabila.
Le chef de l’État a affirmé qu’il allait désigner une personnalité – un « informateur » – pour identifier une nouvelle majorité, et qu’il se réservait le droit de dissoudre la chambre basse s’il ne la trouvait pas.
Le FCC a dénoncé « une violation grave de la Constitution », et demandé à son « autorité morale » Joseph Kabila de s’exprimer.
Au moins trois personnes ont été blessées dans des échauffourées entre les deux camps à l’intérieur du Parlement, où la police s’est déployée pour rétablir l’ordre.
L’autre chambre du Parlement, le Sénat, reste largement acquise à l’ancien président Kabila, qui a lui-même le titre de sénateur à vie.