Jared Kushner au Qatar
Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain sortant, Donald Trump, a rencontré mercredi au Qatar l’émir de ce pays du Golfe, qui subit depuis plusieurs années un blocus de la part de certains de ses voisins.
Selon l’agence officielle QNA, M. Kushner et cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani ont discuté des « développements dans la région ».
Peu de détails ont été rendus publics à propos de ce voyage qui pourrait être, selon des experts, la dernière chance pour l’administration Trump de tenter de résoudre le conflit entre le Qatar et une alliance dirigée par l’Arabie saoudite.
Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont imposé un embargo aérien, maritime et terrestre au Qatar en juin 2017, estimant Doha trop proche de l’Iran et de groupes islamistes radicaux, ce que dément le Qatar.
En raison du blocus aérien, Qatar Airways survole l’espace aérien de la République islamique, grande ennemie de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis.
Tobias Borck, expert Royal United Services Institute, estime que « des mesures pour rétablir la confiance » pourraient ressortir de cette visite. « Peut-être en ouvrant l’espace aérien saoudien à Qatar Airways », dit-il.
Le conseil à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Robert O’Brien, avait récemment indiqué que permettre aux avions qataris de survoler l’Arabie saoudite, via un « pont aérien », faisait partie des priorités de l’administration Trump.
En contrepartie, le Qatar pourrait accepter que sa chaîne satellitaire Al Jazeera se fasse moins critique à l’égard de l’Arabie saoudite, selon un autre analyste qui a préféré s’exprimer sous couvert d’anonymat.
Le Wall Street Journal avait indiqué dimanche que M. Kushner devait aussi se rendre en Arabie saoudite cette semaine. Aucune information n’a filtré à ce sujet.
Cette visite survient par ailleurs alors que Bahreïn et les Emirats arabes unis ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, dans le cadre d’accords sous l’égide de la Maison Blanche.
Le Soudan a également donné son accord de principe pour normaliser ses relations avec Israël qui est confiant dans le fait que d’autres pays arabes pourraient suivre.