Bourita: le Maroc défend l’idée d’un multilatéralisme « solidaire »
Le Maroc défend l’idée d’un multilatéralisme “solidaire, pragmatique, décomplexé, flexible et fondé sur la connaissance des faits”, a souligné vendredi le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
« Le Maroc s’est pleinement inscrit dans toutes les initiatives visant à adapter le système multilatéral à la complexité des défis du monde contemporain, défendant l’idée d’un multilatéralisme solidaire, pragmatique, décomplexé, flexible et fondé sur la connaissance des faits », a indiqué M. Bourita qui s’exprimait lors d’une réunion ministérielle virtuelle de l’Alliance pour le multilatéralisme ayant pour thème « Renforcer l’architecture multilatérale de santé ».
Conformément à la vision du roi Mohammed VI, le Maroc n’a eu de cesse de défendre un multilatéralisme « avant tout solidaire » et d’appeler à une attention particulière aux défis particuliers de l’Afrique, a-t-il insisté.
Fidèle à l’esprit de solidarité qui sous-tend Sa Haute Vision pour le développement de l’Afrique, le Souverain a lancé une Initiative au niveau des Chefs d’Etat destinée à établir un cadre opérationnel pour accompagner les États africains dans les différentes phases de la gestion de la pandémie, a-t-il rappelé.
Dans le cadre de cette Initiative royale, le Maroc a acheminé à une quinzaine de pays africains des dons d’équipements de protection individuelle et de médicaments, ajoute M. Bourita, affirmant qu’il s’agit d’une « manifestation concrète de solidarité » au profit des pays africains frères.
“Première initiative africaine pour l’Afrique, elle se veut une preuve de la capacité du Continent africain à relever lui-même ses propres défis”, a estimé le ministre lors de cette réunion qui se tient à l’heure où la pandémie de la COVID-19 entre dans une “phase complexe où se mêlent l’exaltation du retour à la normale, les craintes légitimes d’une deuxième vague et les interrogations quant aux contours du système multilatéral en devenir”.
A ce titre, M. Bourita a mis l’accent sur la nécessité de jeter les jalons d’un nouvel ordre multilatéral “cohérent mais suffisamment flexible” pour faire face à la complexité des menaces émergentes, en tête desquelles celle des pandémies.
Soucieux de poser les bases d’un nouveau système de sécurité sanitaire internationale reposant sur la cohérence des décisions et la mutualisation des ressources, le Maroc organisera à Marrakech avec le Rwanda, l’Organisation Mondiale de la Santé et la Banque mondiale, la première Réunion de Haut Niveau sur la Diplomatie pour la Sécurité Sanitaire et la Préparation aux Urgences, placée sous le Haut Patronage conjoint de SM le Roi et de Son Excellence M. Paul Kagamé, Président du Rwanda, a-t-il fait savoir.
Préserver la cohérence de l’action collective
Le Maroc appuie pleinement l’initiative lancée par S.E. Dr. Teodoro Ribera Neumann (ministre chilien des Relations extérieures) visant à mettre sur pied un nouvel instrument juridique souple pour assurer la sécurité sanitaire de tous, et se tient prêt à y contribuer par le partage de son expérience nationale dans la gestion de la pandémie, a-t-il ajouté.
Un multilatéralisme adapté aux défis mondiaux “ne peut se nourrir que d’initiatives concrètes, décomplexées et fondées sur les faits”, à l’instar de l’action de l’Alliance pour le Multilatéralisme, a poursuivi le ministre.
“En tant qu’Etats affinitaires, nous nous devons de demeurer vigilants à ne pas disperser les efforts et de préserver l’efficacité et la cohérence de l’action collective, avec comme objectif ultime le renforcement des capacités de l’ONU”, a-t-il dit.
“La pandémie est le ferment d’un nouveau système multilatéral. Les principes qui animent l’Alliance pour le Multilatéralisme en font le cadre idoine pour penser les voies de la réforme du multilatéralisme et de l’ONU”, a-t-il conclu.
Lancée par la France et l’Allemagne en avril 2019, avec l’appui du Maroc, l’Alliance pour le multilatéralisme est un groupement informel d’Etats destiné à promouvoir un ordre multilatéral fondé sur le respect du droit international, à travers des initiatives concrètes portant sur des aires thématiques à forts enjeux.
La conférence ministérielle de l’Alliance pour le Multilatéralisme, qui portait sur l’architecture mondiale de santé, a connu la participation d’une quarantaine de ministres, dont six ministres africains.