Municipales à Paris: ultime débat et ultimes tacles entre les trois candidates
A trois jours du second tour des municipales dimanche, les trois candidates à la mairie de Paris se sont finalement retrouvées pour cet ultime débat sur BFMTV et BFM Paris, 24 heures après le report demandé par la maire sortante en soutien aux grévistes des chaînes d’information en continu, qui dénoncent un plan de licenciements massifs.
Cette dernière confrontation, dont la tenue est restée incertaine jusqu’au dernier moment, a été marquée par un fort clivage entre les candidates de la gauche et la droite, face à une candidate du parti de la majorité présidentielle qui a peiné à s’imposer.
« Comme je suis extrêmement polie, je ne peux pas parler », s’est agacée Agnès Buzyn, face à ses deux rivales.
La liste d’Anne Hidalgo, alliée aux écologistes, arrive largement en tête des intentions de vote (45%) au second tour des municipales à Paris, devant celle de Rachida Dati (34%), selon un sondage BVA publié lundi. Buzyn reste bloquée à la troisième place avec 18% des intentions de vote.
Plusieurs thèmes ont été égrenés pendant près de deux heures de débat: la crise et le monde post-Covid, avant d’aborder le plan vélo, la propreté, la sécurité, les transports, et de poursuivre sur le logement, les départs de Parisiens (estimés à près de 12.000 habitants, par an).
Sur la sécurité, Rachida Dati a taclé l’organisation de l’exécutif parisien et estimé que Mme Hidalgo a « tellement d’adjoints, que ça les occupera ». Sur la propreté, les deux concurrentes de la maire sortante ont évoqué les rats qui « prolifèrent » (Dati) et « pullulent » (Buzyn) dans la capitale.
Evoquant la salle de consommation à moindre risque, dite « salle de shoot », dans le Xe arrondissement, Mme Buzyn a reconnu ne pas s’y être rendue.
« C’est pas une salle ouverte, elle n’a pas compris je crois », a raillé Anne Hidalgo, s’adressant d’un air complice à Rachida Dati.
Interrogée sur les récentes manifestations contre les violences policières, la candidate de la droite a estimé que « l’insécurité à Paris est bien antérieure à toutes ces revendications » rappelant que la délinquance a « explosé, tout crime confondu, de + 25% ».
« Il n’y a pas une manifestation qui ne se termine pas en bataille rangée », a ajouté Mme Dati, réélue maire du VIIe arrondissement dès le premier tour, notant que « ça affaiblit tous les commerces qui finissent à genoux ».
« La loi doit être respectée que les causes nous soient sympathiques ou pas », a estimé de son côté l’ex-ministre de la Santé.
Anne Hidalgo a pointé la responsabilité de l’Etat et rappelé que c’est « la préfecture de police qui a une compétence pour autoriser une manifestation à dimension nationale », évoquant brièvement les cortèges contre « la suppression d’emploi dans les hôpitaux ».
« Il n’y a pas de plan de suppression d’emploi dans les hôpitaux Mme Hidalgo, vous vous trompez de manifestation », a moqué Mme Buzyn.