Mohammed Moussaoui, dont la fédération UMF (Union des mosquées de France) est arrivée en tête des élections de novembre dernier, devrait être élu ce dimanche à la tête de cette institution.
Le nouveau recteur de la mosquée de Paris, Chams-eddine Hafiz, a retiré hier sa candidature après une vive polémique sur sa désignation surprise à la tête de cette institution contrôlée par l’Algérie, ainsi que sur ses fonctions d’avocat du Polisario, un mouvement séparatiste soutenu par Alger pour porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc.
Les 87 membres du conseil d’administration se réunissent à la Mosquée de Paris ce dimanche après-midi pour se prononcer sur une seule liste, qui aura été approuvée par les membres du CA .
Si M. Mohammed MOUSSAOUI est élu, il accomplira un mandat de deux ans (2020-2022), suivis de Chems Eddine HAFIZ (2022-2024) et du président du Comité de coordination des musulmans turcs de France, Ibrahim ALCI ( 2024-2026).
Des défis majeurs attendent le futur président de cette instance qui a besoin de réformes et de définir clairement ses objectifs
Ancien président du CFCM, Moussaoui, 55 ans, agrégé de mathématiques et enseignant à l’université d’Avignon, a décidé la mise en place d’une dizaine de commissions avec des axes précis (réforme du CFCM, formation des imams et aumôniers, gestion des mosquées, bioéthique et questions sociétale, etc).
Le président de l’UMF a prévu également de renforcer et de consolider l’Observatoire contre islamophobie, présidé par Abdellah Zekri, et créer un Observatoire sur le radicalisme.
Le président Emmanuel Macron avait appelé le CFCM à « un changement de rythme pour qu’il combatte, au côté de l’Etat, le communautarisme et l’islamisme ».
M. Moussaoui a suivi un cursus en théologie et sciences islamiques. Il assure depuis 1988 les prêches du vendredi dans plusieurs mosquées de France, et a participé à de nombreuses conférences nationales et internationales sur la pensée islamique et le dialogue inter-religieux.
Mohammed Moussaoui est membre fondateur de la Conférence des responsables du culte en France (CRCF), créée le 23 novembre 2010 et regroupant six instances responsables des églises chrétiennes (catholique, orthodoxe, protestante), de l’islam, du judaïsme et du bouddhisme.
Il est membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).