Espagne: Sanchez chargé de former un gouvernement
"C’est un mandat que j’assume avec honneur, avec responsabilité", a déclaré Pedro Sanchez devant la presse à l’issue de deux jours de consultations entre le roi et les dirigeants des partis représentés à la Chambre des députés.
"Les Espagnols sont fatigués des affrontements et des bagarres" politiques, "l’Espagne a besoin d’une période de stabilité", a-t-il ajouté alors que la quatrième économie de la zone euro est empêtrée dans une instabilité chronique depuis 2015 et a connu depuis quatre élections législatives en quatre ans.
M. Sanchez, arrivé au pouvoir en juin 2018, est sorti vainqueur mais affaibli du scrutin du 10 novembre, qui a été marqué par un bond du parti d’extrême droite Vox, devenu la troisième force politique du pays.
Le socialiste avait déjà remporté le scrutin précédent du 28 avril mais avait échoué à se faire reconduire au pouvoir, notamment en raison de son incapacité à s’entendre avec la gauche radicale de Podemos.
Les socialistes du PSOE sont parvenus cette fois à sceller un accord avec Podemos juste après le scrutin de novembre en vue de former un gouvernement de coalition.
Mais les deux formations restent loin de la majorité à la Chambre des députés, nécessaire à l’investiture de M. Sanchez comme chef du gouvernement, et ont besoin de l’appui d’autres partis dont les indépendantistes catalans d’ERC.
Le PSOE et ERC négocient depuis plusieurs semaines mais sans succès pour le moment. ERC réclame une négociation avec Madrid sur la crise en Catalogne dans le cadre de laquelle puisse être abordée la question d’un référendum d’autodétermination, ce dont le gouvernement central ne veut pas entendre parler.
M. Sanchez, qui espérait initalement être reconduit au pouvoir avant la fin de l’année, ne s’est pas avancé mercredi à donner une date pour la session d’investiture à la chambre des députés.
Et il n’a pas voulu non plus donner de détails sur les négociations avec ERC. "Elles doivent être suffisamment discrètes pour que nous puissions arriver à un accord", a-t-il dit.
La Catalogne, qui a été au centre du débat lors du dernier scrutin, a été secouée par des manifestations, parfois violentes, après la condamnation mi-octobre de neuf dirigeants séparatistes, dont le président d’ERC Oriol Junqueras, à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.