Amar Lasfar : En France, des « phénomènes de radicalisation » et une majorité de musulmans « citoyens »
"Je suis d’accord, il y a des phénomènes de radicalisation partout, pas uniquement dans un certain nombre de quartiers", a-t-il dit, tout en regrettant une déclaration de nature à "stigmatiser", parce qu’"on ne peut pas réduire Molenbeek à Salah Abdeslam", le 10e homme des attentats parisiens de novembre, arrêté dans sa commune le 18 mars.
"Pendant des années, on a laissé faire. La politique urbanistique de notre pays est responsable, depuis une trentaine d’années. Nous avons alerté les autorités sur ce genre de phénomènes qui se développaient dans les années 90", a poursuivi M. Lasfar.
"Nous avons sauvé ce que nous avons pu. Il faut donner plus de moyens à la police, à la justice", a-t-il ajouté.
Il a à nouveau condamné les jihadistes du groupe Etat islamique: "Ils signent (leurs crimes) au nom d’un dieu qui est clément, mais aujourd’hui, il faut le déclarer une fois pour toute, c’est une multinationale de terreur, il faut appeler un chat un chat".
"Je prône un islam citoyen. Avant qu’on soit des musulmans, on est des citoyens. La communauté musulmane de France fait partie de la nation française", a-t-il martelé, admettant que "quelques brebis galeuses" se soient égarées mais rappelant que l’UOIF était toujours "au côté" de l’Etat quand il "intervient pour mettre de l’ordre".
L’UOIF, qui revendique la tutelle sur 250 associations et des dizaines de mosquées, a toujours clamé défendre une lecture ouverte de l’islam, mais plusieurs de ses dirigeants ne cachent pas leur proximité avec les Frères musulmans égyptiens ou certains prédicateurs antisémites.