Quick Halal, le maire de Roubaix retire sa plainte
René Vandierendonck l’a annoncé au procureur de Lille. Il a fait le choix unilatéralement de retirer sa plainte pour discrimination contre Quick France. La décision a été prise après une série de discussions qualifiées de constructives par l’élu PS, avec la direction de la Caisse des dépôts, principal actionnaire de Quick.
Le maire socialiste se dit persuadé que le dialogue va déboucher sur une solution.
La polémique est née d’une expérimentation lancée en automne dernier pour une durée de six mois. A Roubaix, comme à Argenteuil(Val-d’Oise) et Marseille, certains restaurants Quick ne servent plus que des hamburgers garnis de viande venant de bêtes sacrifiées selon le rite musulman et où la dinde fumée a remplacé le bacon.
La semaine dernière, René Vandierendonck s’était dit gêné par le caractère « exclusivement halal »des repas proposés. Fer de lance de la contestation, le maire de Roubaix avait déposé plainte, menaçant même de saisir la Haute autorité de lutte contre les discriminations(Halde). D’autres personnalités étaient montées au créneau pour fustiger la chaîne de restauration rapide.
Le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire (UMP) avait estimé qu’elle tombait dans le communautarisme tandis que Marine Le Pen, vice-président du Front National dénonçait « l’islamisation de la France ».
Les tests de fast food halal chez Quick, seront bien maintenus. Pas de changement jusqu’au 30 mai, si l’on en croit sa direction. Se gardant de faire tout commentaire sur le retrait de la plainte, elle retient l’option préconisée par le maire de Roubaix: faire cohabiter deux offres; une halal et l’autre non halal, dans un même établissement.
Une décision sur la pousruite ou non de cette expérience et sur ses modalités sera prise au plus tard fin septembre.
endredi 19 février, la polémique sur la vente de hamburgers halal dans huit enseignes Quick françaises prenait un tour judiciaire, avec l’ouverture du parquet de Lille d’une enquête préliminaire suite à la plainte du maire de Roubaix – ville qui accueille un Quick exclusivement halal – pour "discrimination".
Vendredi 19 février, la polémique sur la vente de hamburgers halal dans huit enseignes Quick françaises prenait un tour judiciaire, avec l’ouverture du parquet de Lille d’une enquête préliminaire suite à la plainte du maire de Roubaix – ville qui accueille un Quick exclusivement halal – pour "discrimination".
Dimanche, retour sur le terrain politique, avec les réactions de Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la ville, et de Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, toutes deux d’accord pour juger excessif le dépôt d’une plainte.
Dans un entretien au "Journal du Dimanch"e, Mme Amara a estimé que la polémique instaure une "confusion" entre "communautarisme et diversité" : "Dans cette affaire de fast-food, on mélange, à tort, communautarisme et diversité. Le communautarisme, c’est autre chose. Le voile intégral, par exemple, ça, c’est un véritable scandale", a dit la secrétaire d’Etat.
"Aux dernières nouvelles, Quick n’est pas un service public (…) Nous parlons bien ici d’une entreprise privée, qui veut occuper un marché pour faire du business", a-t-elle ajouté, jugeant la la réaction du maire de Roubaix "exagérée et dangereuse. Il n’y a rien de discriminant dans cette histoire : les consommateurs ont le choix de leur menu et peuvent très bien prendre du poisson."
Pour les Verts, Cécile Duflot rejette également la polémique, y décelant des "relents islamophobes". "Il y a des restaurants à Paris qui servent uniquement des repas casher (…) Personne n’est choqué qu’il y ait des Franprix casher, moi non plus, et on peut très bien choisir d’aller faire ses courses là ou d’aller faire ses courses ailleurs", a noté Mme Duflot, qui s’exprimait sur Radio J.
"Franchement, c’est la liberté du commerce. Il est où le problème ? Le problème, il est dans le discours tel qu’il s’est instillé depuis quelques mois, sinon quelques années, en France, qui est de systématiquement stigmatiser ce qui a partie liée soit avec la religion musulmane, soit avec une partie de l’histoire de l’immigration en France", a-t-elle souligné.