Nicolas Sarkozy frémit timidement dans les sondages
Pour Nicolas Sarkozy, une hirondelle peut annoncer le printemps. Alors qu’il était verrouillé par les instituts de sondage dans un désamour qui semblait désespérément immobile, voilà que sa côté de popularité commence à frémir, pour gagner quelque point de hausse, selon certaines maisons de sondages, avant de retrouver la baisse d’hier selon d’autres. La popularité de Nicolas Sarkozy épouse à merveille la courbe réelle de la météo : Quelques jours de beaux temps avant une litanie de grisaille.
C’est ainsi que récemment et à l’occasion de la libération des mains des autorités iraniennes de Clotilde Reiss, la belle étudiante à la sulfureuse réputation de barbouze, Nicolas Sarkozy a dû céder le service après vente médiatique au ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner. Il est aisé d’imaginer l’ampleur du sacrifice pour quelqu’un qui aurait remué ciel et terre pour être dans le cadre d’une photo aussi parlante. C’est ainsi qu’il laisse d’avantage de bride à son premier ministre François Fillon pour essuyer quelques plâtres et ses ministres comme Eric Woerth pour monter de manière presque individuel en première ligne sur le détonant dossier de la retraite ou Luc Chatel sur l’organisation du temps d’apprentissage à l’école.
Après avoir joué au grand sauveur du capitalise mondial et de l’euro, Nicolas Sarkozy recadre ses interventions et ses apparitions. Avec à chaque fois le grand cauchemar pour son service de communication que l’ancien Sarkozy ne puisse subitement réapparaitre.
Deux images des sorties de Nicolas Sarkozy ont ainsi récemment marqué les esprits. La première est celle du couple présidentiel en train d’effectuer une visite surprise aux Champs Elysées transformés en Jardins Géant et vert pour célébrer l’agriculture française, savoir faire séculaire et esthétique créative. Il faisait tellement chaud que quelques goutes de sueurs perlaient sur le front présidentiel. Avec une ostentatoire délicatesse, Carla Bruni les essuie de sa main. C’était la séquence tendresse. La seconde se passa lors de la visite de Nicolas Sarkozy à un collège dans la ville de Beauvais quand un élève jeta une bouteille de plastique vide sur le chef de l’Etat. C’était la séquence retour brutal à la réalité sociale. L’incident avait crée une grande panique au sein de service de sécurité et a rappelé l’exemple de ce journaliste irakien jetant ses chaussures en direction de G. W Bush.
Pour Nicolas Sarkozy et même si l’Elysée moque régulièrement la volatilité des opinions, remonter dans les sondages est vital. Il ne peut en aucun cas prétendre mener sa famille politique vers une seconde victoire présidentielle avec une cote d’amour et de popularité qui stagnerait aux alentours de 30%.
Mustapha Tossa
(Pour Atlasinfo et Aujourd’hui le Maroc)