Le Maroc porte d’entrée de l’Afrique
Plutôt que de voir le Maroc comme un concurrent sur le marché africain en croissance soutenue depuis une décennie, ce pays doit d’être point de passage pour les entreprises françaises vers l’Afrique;
Du 6 au 7 mai se tient le Forum d’affaires « Maroc – France – Afrique francophone » à Casablanca, quel en est l’objectif ?
L’Afrique noire est en train de devenir un continent qui bouge sur le plan économique et fait partie des zones qui sortent grandie de la crise, à l’image des pays émergents. Si l’Afrique a été touchée, elle l’a été moins que les autres et retrouve dés cette année une croissance relativement forte, après une décennie à 5 %. Dans les pays rentiers, mais aussi dans les pays qui ne possèdent aucune matières premières comme le Bénin et le Mali. C’est bien le signe qu’il se passe quelque chose : la hausse de la démographie, l’urbanisation et l’envie de rattraper les modes de vie de l’occident.
Quelle est la position de la France en Afrique ?
C’est une région qui devient marginale dans nos échanges, autour de 2 %. C’est très peu pour région avec laquelle nous sommes tellement liés par l’historie et par la géographie. Or, d’autres gagnent des parts de marché, comme la Chine bien sûr, mais aussi le Maroc.
Comment la France peut inverser cette tendance ?
Une des solutions pour revenir en Afrique noire, qui s’inscrit dans ce Forum d’affaires, qui réunit les Français, les Marocains, les Français et les Africains, est de passer par le Maroc, plutôt que de le voir come un concurrent. Au contraire, que ce pays devienne un trait d’union entre la France et l’Afrique sub-saharienne. Casablanca est le hub principal pour voyager en Afrique francophone, le réseau bancaire du pays est parmi les plus actifs, tandis que la formation des cadres africains va de plus en plus se faire au Maroc.
Qu’est ce que vous entendez par trait d’union ?
Le Maroc est le plus qui concentre le plus de filiales françaises. Il en faut encore plus, un peu à l’image de ce qu’a fait l’Allemagne en Europe de l’est. Faire en sorte que les deux zons soient complémentaires. Les grands groupes l’ont compris. Renault va y construire des voitures, Sanofi a choisi le Maroc comme base pour écouler ses produits en Afrique noire. Notre mission est de dire aux PME que c’est aussi possible pour elles et le meilleur moyen pour conquérir les marchés africains en plein boum. Il est facile et pas trop cher de trouver des collaborateurs marocains bien formés qui connaissent très bien le sus et coutumes du continent. Il y a à leur disposition une multitude d’outils financiers, mis en place par l’Etat français pour soutenir le secteur privé en Afrique via l’AFD, Proparco ou encore Oseo. Le passage par le Maroc n’est pas la solution miracle, mais un chemin à suivre pour reprendre pied en Afrique