Les inspecteurs du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne estiment que les objectifs de la Grèce en matière de réduction de ses déficits ne sont "plus atteignables" pour 2011, à cause de la récession et de "retards dans la mise en oeuvre" de certaines des mesures d’austérité.
Toutefois, ils jugent satisfaisantes les mesures d’austérité supplémentaires annoncées par Athènes pour 2012, tout en précisant que de nouvelles mesures seront nécessaires pour 2013-2014 et qu’elles devront "se concentrer sur le volet dépenses".
Les mesures supplémentaires annoncées récemment par le gouvernement de Georges Papandréou, qui incluent de nouvelles taxes et la mise au chô mage technique de 30.000 fonctionnaires, "devraient être suffisantes pour remettre le programme budgétaire sur les rails".
Les autorités grecques "continuent à faire d’importants progrès, notamment en matière de consolidation budgétaire", précise la troïka dans un communiqué. "Pour assurer une réduction supplémentaire du déficit d’une manière socialement acceptable et favoriser une reprise (économique), il est essentiel que les autorités mettent davantage l’accent sur les réformes structurelles dans le secteur public et l’économie plus largement."
Le gouvernement grec a qualifié le communiqué de la troïka d »’équilibré, de positif et de pragmatique", alors que les partis d’opposition l’ont présenté comme une recette pour que la récession continue.
"Les Grecs font des sacrifices plus importants, mais les revenus de l’Etat sont moins élevés dans les huit premiers mois de l’année, comparativement à 2010. C’est quelque chose qui devrait nous préoccuper", a commenté un dirigeant conservateur, Nicholas Legas.
Parallèlement, alors que les députés commençaient à débattre en vue du vote d’une loi sur de nouvelles mesures d’austérité, des centaines de fonctionnaires bloquaient la circulation devant l’entrée principale du Parlement, criant des slogans anti-gouvernementaux.
"Nous croyons que le vote de ce projet de loi va renforcer le pays (…) Nous avons dix jours devant nous pour qu’il soit adopté", a déclaré pour sa part le ministre des Finances Evangelos Venizelos, lors d’une réunion de la Commission des finances au Parlement.
Sans le déblocage d’une nouvelle tranche de huit milliards d’euros sur son plan d’aide international de 110 milliards, la Grèce a annoncé qu’elle ne pourrait plus verser les salaires des fonctionnaires et les retraites à la mi-novembre.
Plongé dans une récession plus grave que prévu initialement, le pays ne devrait commencer à s’en remettre qu’à partir de 2013, selon la troïka. Malgré la crise, la Grèce a réalisé une "réduction majeure" de son déficit, soulignent les inspecteurs.