Sa démission, annoncée par la télévision d’Etat, est la première d’un haut responsable égyptien depuis les affrontements meurtriers qui ont éclaté dimanche soir alors qu’un millier de coptes tentaient d’organiser un sit-in devant le siège de la télévision publique, aux abords du Nil, pour dénoncer une récente attaque contre une église dans le sud de l’Egypte. Les violences entre coptes, musulmans et forces de sécurité ont fait 26 morts et près de 500 blessés.
Selon des responsables des services de sécurité, au moins trois soldats ont été tués lors des affrontements de dimanche, mais on ne connaît toujours pas les circonstances de leur mort. Des funérailles d’Etat pour les trois hommes n’ont pas encore été organisées.
Le parquet militaire a ordonné le placement en détention de 28 suspects pendant 15 jours, dans l’attente d’investigations. Ces individus, pour la plupart des coptes, sont soupçonnés d’avoir attaqué des militaires et saccagé leurs équipements, selon l’agence de presse officielle MENA.
L’Eglise copte d’Egypte a annoncé trois jours de deuil, de jeûne et de prières alors que le sentiment d’injustice dans les rangs de la communauté chrétienne a atteint de nouveaux sommets.
Dans une lettre au Premier ministre Essam Charaf, le ministre des Finances a annoncé qu’il remettait sa démission à la suite de la "gestion par le gouvernement de Maspero", le nom populaire du siège de la télévision d’Etat, a expliqué à l’Associated Press un conseiller qui a requis l’anonymat. D’après lui, Hazem El-Beblaoui a déclaré qu’il ne pouvait "pas travailler comme ça".
Dans la nuit, lors des funérailles de 17 manifestants chrétiens, quelque 20.000 personnes avaient scandé des slogans hostiles au Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la démission du président Hosni Moubarak le 11 février. La foule a rempli la cathérale copte du Caire juste avant minuit. Des "A bas le pouvoir militaire" ont été lancés pendant les prières. "Le peuple veut renverser le maréchal", scandaient les participants, une allusion à Hussein Tantaoui, chef du conseil suprême.