Ethiopie: un parti de l’opposition appelle à faire du nouvel an éthiopien, une année de lutte pour la liberté
"La nouvelle année éthiopienne 2004 ne devrait pas continuer d’être une année de l’obscurité comme l’ont été les années passées. Elle doit être une année de lutte légale et pacifique. Une lutte qui apporte la liberté au peuple éthiopiens, y compris les membres du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien +EPRDF+ (parti au pouvoir)", a insisté l’UDJ dans son appel à l’occasion de l’avènement du nouvel an éthiopien.
L’Ethiopie, un des rares sinon le seul pays au monde à utiliser le calendrier julien, se prépare à fêter le passage à son nouvel an 2004 qui coïncide avec le 11 septembre de chaque année
La lutte pour la liberté, poursuit le parti, doit être " exempte de racisme, de vengeance et d’amertume " et permettra de renforcer plus que jamais l’unité nationale.
Le premier objectif de cette lutte est de se " débarrasser de la peur ", qui habite tout un Ethiopien, insiste l’UDJ, appelant le peuple éthiopien à s’inspirer de la lutte pour la liberté menée dans le monde arabe.
" Chaque citoyen doit se lever et lutter pour devenir le maître de sa liberté. Le règlement des problèmes de notre pays passe par la liberté ", a lancé le parti éthiopien, exhortant la jeunesse éthiopienne à " déclarer la guerre" à la peur ".
" Brandissez le drapeau de vos prédécesseurs et jouez votre rô le comme apô tres d’un changement constructif. Levez la tête, et joignez la main dans la main pour une lutte légale et pacifique pour la liberté qui est attendue depuis longtemps ", a plaidé l’UDJ.
L’UDJ a appelé également le régime au pouvoir à tirer les enseignements de ce qui se passe dans le monde arabe. " Ce serait une erreur tragique de penser que ce qui se passe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ne se produirait pas en Ethiopie, parce que, comme vous vous voulez nous signifier, les besoins de la population ont été respectés et que les citoyens ont signé un contrat pour vous permettre de rester au pouvoir pour les quatre prochaines années ".
" Nous vous invitons à répondre positivement aux demandes de la population pour le changement et à créer une situation où le changement pourrait avoir lieu dans notre pays de manière pacifique ", a souligné l’appel de ce parti de l’opposition.
L’UDJ a, par ailleurs, appelé la communauté internationale à " redoubler ses efforts pour soutenir la lutte du peuple éthiopien pour la liberté qui est la base de la paix et de la stabilisation économique ".
" Nous appelons la communauté internationale à apporter son soutien à la lutte du peuple éthiopien pour se dégager de la vie de l’oppression et de la faim ", a lancé l’UDJ.
La trajectoire politique en Ethiopie a emprunté une direction très négative au cours des dernières années, comme le montre toute une série d’événements non électoraux, tels que l’intimidation politique, la reconnaissance de résultats illégitimes et les limites imposées à la participation politique.
L’opposition éthiopienne, qui ne jouit pas d’une réelle marge de liberté, est souvent intimidée et ses leaders font toujours l’objet d’arrestation et d’harcèlement.
Les élections générales du 23 mai 2010 en Ethiopie avaient été largement dominées par le parti au pouvoir (EPRDF) qui a remporté la quasi-totalité des sièges parlementaires (544 sièges, soit 99,6 %), l’opposition n’ayant obtenu qu’un seul siège.