François Hollande a ainsi estimé que François Fillon venait de "révéler le programme de Nicolas Sarkozy" pour 2012. "La position de François Fillon est incompréhensible", a poursuivi le candidat à la primaire socialiste, lors d’un déplacement en Saône-et-Loire. "François Fillon a pris un exemple qui n’est pas le bon et qui laisse penser aux Français que la réforme qui vient d’être votée , finalement, est déjà insuffisante. C’est un aveu terrible", a-t-il jugé. "La structure d’âge de l’Allemagne n’a rien à voir avec celle de la France. L’Allemagne est un pays qui ne renouvelle pas ses générations, qui va connaître une perte de population et qui va avoir un problème de financement bien plus grave que le nôtre de financement de son régime de retraite", a argumenté le député de Corrèze.
Ségolène Royal, de son côté, s’en est pris à l’honnêteté intellectuelle de François Fillon. "En Allemagne, dès que vous avez votre durée de cotisation, quel que soit votre âge, vous pouvez prendre votre retraite. Donc, ce n’est pas honnête ce qu’a dit M. Fillon", a déclaré la candidate socialiste à la présidentielle de 2007 lors d’un point presse au siège du parti socialiste. "Il oublie de dire qu’en Allemagne, (pour pouvoir prendre sa retraite)"c’est soit la durée de cotisation, soit l’âge. La France est le seul pays qui cumule les deux critères", a-t-elle ajouté.
De son côté, Martine Aubry s’est voulue très technique. "Une fois de plus M. Fillon, ou parce qu’il ne connaît pas le sujet, et c’est inquiétant pour un Premier ministre, ou parce qu’il essaye une fois de plus de raconter des histoires aux Français, confond l’âge légal et l’âge de départ à la retraite", a lancé Martine Aubry lors d’un déplacement à Grenoble. "Il dit que l’âge légal est passé de 65 à 67 ans en Allemagne. Non, c’est l’âge auquel on pourra partir sans avoir de décote à la retraite, ce qui n’est pas l’âge légal", a-t-elle argumenté.
Enfin, Arnaud Montebourg a dénoncé "l’aveuglement" du Premier ministre. "L’exemple allemand est un anti-modèle : ils ont cassé les salaires, démantelé une partie de la protection sociale et constitué des excédents qui ont déstabilisé toute la zone euro", a estimé le député de Saône-et-Loire lors d’une visite aux universitaires toulousains. "S’il y a des difficultés dans la zone euro ce n’est pas à cause de la Grèce, un trop petit pays, mais à cause des excédents allemands", a-t-il lancé.