Espagne : Moody’s qualifie de positive mais insuffisante la limitation du déficit public dans la Constitution
L’agence de notation Moody’s a qualifié de « positif mais insuffisant » l’accord auquel sont parvenus les deux principaux partis en Espagne, le Parti socialiste (PSOE-au pouvoir) et le Parti Populaire (PP-opposition), pour inclure dans la Constitution la limite du déficit public.
L’agence de notation internationale, qui juge "nécessaire" que l’Espagne poursuive la réduction de ses dépenses publiques, souligne qu’elle prendra en considération cette initiative au moment d’accorder une note à la dette publique espagnole.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a proposé, mardi dernier, de fixer dans la Constitution la limite à ne pas dépasser pour le déficit public.
Selon le gouvernement, "cette réforme de la Constitution vise à adresser des messages clairs aux marchés internationaux et à garantir la stabilité budgétaire de l’ensemble des administrations publiques".
De leur cô té, les deux principales centrales syndicales en Espagne, les Commissions Ouvrières (CCOO) et l’Union Générale des Travailleurs (UGT), ont exprimé leur "rejet total" de cette proposition faite par l’exécutif socialiste.
Cette proposition est "inappropriée", estiment les deux centrales syndicales dans un communiqué, soulignant que l’unique manière de sortir de la crise économique est de renouer avec la croissance économique et la création de l’emploi, ainsi qu’avec le contrô le des dépenses publiques.
Des milliers d’Espagnols se sont manifestés, dimanche soir à Madrid, contre cette réforme de la Constitution, appelant à la soumettre au référendum populaire et à ne pas se contenter d’une approbation de la part du Parlement.
Les protestataires considèrent que cette réforme de la Constitution intervient en réponse aux pressions exercées par certains gouvernements européens et par les marchés financiers sur l’Espagne en raison de sa dette extérieure.