Paris juge « irresponsable et inacceptable » le refus du président Saleh de signer l’accord sur la transition
La France a jugé, lundi, « irresponsable et inacceptable » le refus du président yéménite Ali Abdallah Saleh de signer l’accord sur la transition politique au Yémen, proposé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG).
"Le Président Saleh, en revenant sur ses engagements, porte la responsabilité de cet échec et de ses conséquences au regard du peuple yéménite et de la communauté internationale", a ajouté Bernard Valero, lors d’un point de presse.
La France, a-t-il poursuivi, condamne "fermement l’attitude des partisans du chef de l’Etat yéménite qui ont entravé de manière inacceptable la liberté de déplacement du Secrétaire général du CCG ainsi que celle de chefs de missions diplomatiques à Sanaa, au moment même où ceux-ci devaient se rendre au Palais présidentiel pour assister à la signature".
"Nous réitérons instamment notre appel au président yéménite à signer sans nouveau report cet accord, seule voie possible vers une sortie de crise et à assumer ses responsabilités à l’égard de son peuple", a déclaré le porte-parole.
Mais "si le président Saleh persiste dans son refus de respecter ses engagements, la France est prête à en tirer toutes les conséquences, en lien avec l’UE et ses partenaires européens", a-t-il souligné, notant qu’une discussion était d’ailleurs en cours ce lundi au Conseil des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
Le président Saleh refusait dimanche de signer un accord sur la transition alors que ses partisans assiégeaient l’ambassade des Emirats arabes Unis à Sanaa où étaient réunis les diplomates et un médiateur pour tenter de trouver une issue à la crise politique au Yémen.
Réunis dimanche soir à Ryad, les ministres des Affaires étrangères du CCG ont annoncé avoir "décidé de suspendre leur initiative en l’absence des conditions propices" pour la réussite de leur médiation.
L’accord de transition, élaboré avec l’aide des Etats-Unis et de l’UE, prévoit la formation par l’opposition d’un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de M. Saleh en échange d’une immunité pour lui-même et pour ses proches, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.