Le Maroc représente un intérêt considérable pour les entreprises luxembourgeoises (Étienne Schneider)
«Les conditions sont réunies pour développer davantage les relations d’affaires entre le Maroc et le Luxembourg », a souligné M. Schneider dans une interview à la MAP à la veille de la mission économique qu’il conduira au Royaume du 23 au 26 septembre et qui sera présidée de très haut niveau.
Le Luxembourg et le Maroc sont des partenaires de longue date et les économies des deux pays ont une similitude importante, a noté M. Schneider, précisant que la diversification économique constitue une priorité commune dans l’action politique des deux gouvernements.
«Nos deux pays souhaitent ainsi développer davantage le secteur des technologies de l’information et de la communication, notamment en matière de digitalisation des services publics et de cyber-sécurité, ainsi que le secteur de la logistique », a affirmé le Vice-Premier ministre luxembourgeois.
Il a rappelé que ces secteurs d’activité ont été identifiés lors d’une précédente mission au Maroc qu’il a également conduit en avril 2015 et «qui était aussi présidée par SAR le Grand-Duc héritier, accompagné de SAR la Grande-Duchesse héritière ».
A l’époque, a-t-il rappelé, «nous avons identifié ces secteurs économiques comme présentant un réel potentiel de développement et de collaboration entre les deux pays ».
«En nous basant sur les liens et relations commerciaux existants et en partie déjà entamés en 2015, nous souhaitons permettre aux entreprises de nos deux pays et relevant de ces secteurs, de saisir les opportunités d’affaires qui se présentent », a expliqué le haut responsable luxembourgeois.
Il a indiqué dans ce contexte qu’outre « les ambitions politiques communes que partagent nos deux pays en matière de diversification économique, les conditions sont réunies pour développer davantage les relations d’affaires», rappelant l’existence d’un cadre légal permettant de développer les échanges commerciaux, notamment l’accord relatif aux transports aériens, la Convention de non-double imposition, ou encore la Convention de sécurité sociale.
Il a également noté que la précédente mission au Maroc a montré qu’une intensification des relations économiques dans le secteur numérique serait bénéfique pour les deux pays et que différents échanges avaient permis d’identifier « une forte opportunité de partenariat focalisé sur l’innovation dans l’économie numérique et la sécurité des données entre le Maroc et le Luxembourg, qui tous les deux souhaitent se positionner comme des nations digitales au sein d’un continent et misent sur leur attractivité numérique internationale pour accompagner l’émergence d’une économie de données durable et de confiance ».
Le Vice-Premier ministre luxembourgeois a ajouté que l’un des principaux axes de collaboration qui s’est cristallisé en 2015 et que « nous ciblons particulièrement lors de la mission économique à venir est le secteur des technologies de l’information et de la communication avec le potentiel de digitalisation des entreprises et des services publics ».
Il s’est dit à cet effet que « cette approche est en ligne avec la la stratégie Maroc Digital 2020 qui s’attache à tirer avantage de la transformation digitale et soutient la digitalisation dans tout le pays, mais également au sein des services de l’Etat ».
M. Schneider a indiqué que le Luxembourg est également "une référence" sur le plan international comme plateforme logistique et pour ses services logistiques durables à forte valeur ajoutée, formant le souhait de pouvoir « explorer les possibilités de collaboration en matière de logistique avec le Maroc ».
Il a, par ailleurs, affirmé que « le Luxembourg offre pour les entreprises marocaines une porte d’accès au marché européen et aux plus de 500 millions de consommateurs qu’il représente ».
De plus, a-t-il faut savoir, au cours de la dernière décennie, le Luxembourg a constamment amélioré son positionnement en tant que hub logistique intercontinental et multimodal en Europe pour les activités logistiques à valeur ajoutée, a-t-il dit, notant que de manière similaire, le Maroc considère la logistique comme un enjeu majeur pour le développement de son économie, notamment pour améliorer la compétitivité de ses échanges commerciaux.
«Il est certainement possible d’envisager de développer la connectivité entre les deux hubs que sont le Maroc et le Luxembourg », a-t-il suggéré.
Le Vice-premier ministre luxembourgeois a souligné qu’il attend beaucoup des échanges qu’il aura avec les hauts responsables marocains et des événements qui seront organisés au cours de la mission économique « pour que les liens entre le Maroc et le Luxembourg se renforcent encore davantage ».
En effet, deux séminaires économiques thématiques, le premier sur la digitalisation et le second axé autour du secteur de la logistique, auront lieu l’un à Casablanca et l’autre à Tanger. De plus, à Casablanca se tiendra un workshop avec des experts en innovation pour explorer comment les deux pays pourraient collaborer dans le cadre du programme européen d’aides à la recherche et à l’innovation « Horizon 2020 ».
Plus concrètement, un accord bilatéral de reconnaissance de brevets de marins sera signé lors de la mission et une collaboration entre le Luxembourg et l’Agence du Développement Digital du Maroc sera ficelée, a annoncé M. Schneider, se disant d’avis que «les échanges entre le Maroc et le Luxembourg doivent prendre la forme d’un partenariat économique voué à produire des résultats mutuellement bénéfiques».
Il a expliqué à ce propos que « le Luxembourg est la porte d’entrée idéale sur le marché européen pour les produits et services qu’offrent les entreprises marocaines » et que « le Maroc de son côté constitue un pont vers le marché de l’Afrique pour les entreprises luxembourgeoises ».
Et d’ajouter que cette mission de haut niveau a pour objectif principal de « renforcer les liens commerciaux entre les deux pays, de mettre en place des partenariats concrets et d’échanger autour des technologies et innovations qui seront bénéfiques au développement de nos deux économies ».