Au FSM de Dakar, Mohammed Chérif se trouve face à son bourreau, Bachir Sghir

Il s’appelle Mohammed Chérif, un ancien du Polisario, torturé pendant cinq ans à la prison d’Errachid (sud-est de l’Algérie) pour avoir osé critiquer la ligne imposée par Abdelaziz et son soutien à l’Algérie. Son bourreau est le chef de la délégation de ce mouvement séparatiste au Forum social mondial de Dakar.

Au FSM de Dakar, Mohammed Chérif se trouve face à son bourreau, Bachir Sghir
« J’a découvert hier avec effroi que l’homme qui m’a torturé à la prison Errachid, Bachir Sghir, connu surtout sous le sobriquet Kissinger, est le chef de la délégation du Polisario ici à Dakar », raconte sous l’effet de l’émotion Mohammed Chérif.

« J’ai alerté les organisateurs », a déclaré à atlasinfo.fr.Mohamed Chérif qui vit depuis aux pays-bas.

« Je participe à ce Forum avec mon association Justice et Lumière pour justement sensibiliser le monde à notre combat. Nous sommes des survivants. Mais ce combat est dédié aussi à la mémoire de nos amis qui sont morts sous la torture », a-t-il poursuivi.

Pour Mohammed Chérif, Bachir Sghir, actuellement « conseiller du président de la république du sable», « n’a aucune attache avec le Sahara, étant né à Tindouf, sur le territoire algérien ».

« S’il a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de la hiérarchie du "Polisario, c’est grâce à ses liens familiaux avec la femme du "président" de la république du sable. Il a été représentant des séparatistes dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis où il a hérité de son surnom Kessinger. »

« Quand le Polisario veut se débarrasser des gens qui osent critiquer les choix de ces dirigeants, on les accuse d’intelligence avec l’ennemi. Le rôle des nombreux commissaires politiques est de traquer la moindre critique contre la direction et de vous jeter dans des cellules creusées dans le sol avec un petit trou pour laisser passer l’air », raconte Mohammed Chérif dont les stigmates de ces cinq années passées à Errachid sont encore visibles sur son corps.

Mohammed Chérif compte repartir à Bruxelles pour relancer la plainte pour crimes contre l’humanité et violations graves des droits de l’homme, déposée notamment contre Béchir Sghir.

Ce rescapé sahraoui travaille aussi à l’organisation d’une caravane des victimes de la torture de la prison Errachid. « La caravane va partir de Mauritanie avec des victimes mauritaniennes.

Au FSM de Dakar, Mohammed Chérif se trouve face à son bourreau, Bachir Sghir
Mardi, les organisateurs du 11ème Forum social mondial (FSM) ont dénoncé les violences et les provocations des éléments du "Polisario", avec le soutien d’activistes espagnols, contre les journalistes et les militants de la société civile marocaine.

"Nous dénonçons ces violences et ces provocations", a affirmé le président du comité d’organisation du FSM, Buuba Diop, interrogé lors d’une conférence de presse sur les violences physiques commis contre les journalistes et les participants marocains par des éléments du "Polisario".

Il a également dénoncé les entraves à la liberté d’expression et les interdictions, devenues maintenant régulières, faites à la presse marocaine d’accéder aux salles et aux amphitrites de l’université de Dakar, qui abritent des ateliers et des débats sur la question du Sahara.

Il a expliqué que le FSM est un espace de débat et de dialogue démocratique, ouvert à tous les participants et à toute la presse.

Il a ajouté qu’ "aucun groupe ne peut limier l’expression de l’autre".

Les organisateurs ont prévu de prendre des mesures de sécurité supplémentaires pour prévenir de tels actes qui « constituent une entorse à la Charte du FSM, garantissant la libre expression de tous les participants ».

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