Deux des otages, deux femmes, ont été successivement libérées et les discussions sont en cours concernant les deux autres.
"Le seul message que nous faisons passer, parce que c’est un élément important du dénouement favorable de cette affaire, c’est que le preneur d’otages, qui est à l’heure actuelle identifié, tient à faire savoir qu’il n’agit pas du tout pour l’argent, et que ses motivations relèvent de convictions religieuses", a déclaré le procureur Michel Valet, présent sur place.
L’homme a pénétré dans la banque à 10H10 (08H10 GMT) et s’y est enfermé avec quatre otages, dont le directeur de la banque. Il a tiré un coup de feu au début de la prise d’otages, a précisé une source policière, mais personne n’aurait été blessé.
Jointe par téléphone, la soeur du preneur d’otages a déclaré à l’AFP que son frère était âgé de 26 ans et qu’il "avait la rage et peur du monde extérieur". Cette jeune femme de famille nombreuse, qui habite Toulouse, a annoncé son intention de se rendre sur les lieux de la prise d’otages.
De source proche du dossier, on précisait que le preneur d’otages présumé était un "schizophrène" qui pourrait être "en rupture de traitement".
"On ne sait pas pour l’instant s’il s’agit d’un braquage qui a mal tourné ou si c’est une action délibérée", a dit une source policière.
"L’hypothèse la plus probable est que ce type est fou, ce qui ne le rend pas moins dangereux", selon une source proche de l’opération.
Le preneur d’otages avait d’abord demandé avec insistance de l’argent aux employés de la banque mais, n’ayant pas été pris au sérieux, il avait sorti son arme, a-t-on appris de source policière.
Selon la même source, il est connu des services de police pour des faits dont la nature n’a pas été précisée. Selon deux sources policières, il se nomme "Boumaza", une identité donnée phonétiquement qui reste à confirmer formellement.
La prise d’otages se déroule à 500 mètres de l’immeuble où était retranché Merah quand il a été tué le 22 mars par les hommes du Raid, l’unité d’élite de la police française.
Des unités d’intervention de Bordeaux (sud-ouest) et Marseille (sud-est) sont arrivées à Toulouse et un périmètre de sécurité a été mis en place pour tenir les curieux à l’écart dans un rayon de 200 mètres autour de la banque, a constaté un journaliste de l’AFP.
Selon des témoins, les parents des élèves d’une école voisine ont reçu des textos leur demandant de venir chercher leurs enfants.
Cette prise d’otages intervient après les tueries de mars perpétrées par Mohamed Merah, un Français d’origine algérienne de 23 ans.
Ce dernier avait semé la terreur en mars en tuant trois militaires d’origine maghrébine et quatre personnes de confession juive entre le 11 et le 19 mars.
Se réclamant d’Al-Qaïda, il avait finalement été abattu le 22 mars par le Raid lors de l’assaut de l’appartement où il était retranché.
L’affaire Merah avait mis en lumière les lacunes du contre-espionnage français, critiqué pour n’avoir pas pris au sérieux un homme qui s’est rendu notamment au Pakistan et en Afghanistan.
Ces tueries avaient suscité une immense émotion en France. En pleine campagne électorale, l’ex-président Nicolas Sarkozy avait considéré que le "traumatisme" ressenti dans le pays était "un peu" comparable au 11-Septembre pour les Etats-Unis.
Dans une vidéo diffusée sur YouTube, un imam conservateur de Toulouse, Abdelfattah Rahhaoui, avait lancé une mise en garde aux jeunes musulmans de France pour ne pas se laisser entraîner comme Mohamed Merah dans l’action violente par une lecture erronée de l’islam ou par quelques fanatiques.