"Je ne pense pas avoir de problème particulier avec les femmes", affirme l’ancien patron du Fonds Monétaire International (FMI) qui accordait à CNN sa première interview en anglais, à Paris, depuis sa démission forcée après les accusations de viol lancées contre lui le 14 mai 2011 par une femme de chambre guinéenne de l’hôtel Sofitel de New York.
Au journaliste qui lui demande s’il a "un problème avec les femmes", l’ancien responsable répond deux fois par la négative, ajoutant qu’il a en revanche "certainement un problème pour n’avoir pas compris que ce que l’on attend d’un homme politique de très haut niveau est différent de ce que peut faire M. Tout-le-Monde".
"Quelque chose est arrivé qui relevait de la vie privée et je pense toujours que ce qui s’est passé dans la chambre relève de la vie privée, à moins qu’un procureur vous dise que vous allez être inculpé pour avoir fait quelque chose et qu’il en a les preuves", explique-t-il.
"Mais quand le procureur vous dit +OK, finalement, nous n’avons pas de quoi vous inculper+, cela veut dire que c’est une affaire privée, et personne n’a rien à dire là-dessus", poursuit M. Strauss-Kahn.
L’ancien patron du FMI indique également qu’il était "prêt à aller au procès (civil)" mais que ses avocats lui ont conseillé de ne pas le faire. "Mes avocats m’ont dit , +ça va prendre quatre ans+ et ça va vous coûter plus cher en frais de justice que vous aurez à payer, même si vous gagnez. J’ai donc décidé d’un accord financier et de continuer ma vie", explique-t-il.
Accusé de viol par Nafissatou Diallo, une femme de chambre guinéenne du Sofitel, l’ancien responsable a vu les poursuites pénales contre lui abandonnées par le parquet de New York, qui avait remis en cause la crédibilité de la femme de chambre.
Un accord financier confidentiel, conclu en décembre dernier entre M. Strauss-Kahn et son accusatrice, a réglé l’affaire au civil.
Au cours de la même interview, dans de premiers extraits avaient été diffusés mardi, l’ancien responsable était revenu sur le moment "terrible", il y a deux ans à New York, où il avait été présenté, menotté, devant les caméras alors qu’il "ne comprenait pas ce qui se passait".
Il n’a surtout pas digéré un épisode en particulier : celui du «perp walk», cette sortie du commissariat de Harlem menottes au poignet devant les objectifs et les caméras du monde entier alors qu’il est suspecté d’avoir agressé sexuellement Nafissatou Diallo.