Onze nouveaux cadavres ont été repêchés à proximité de l’oued Talmaadart, dans la région de Guelmim, selon les autorités locales citées par l’agence MAP, portant ainsi à 28 le nombre de morts. Ce secteur de Guelmim, ville située à 200 km au sud d’Agadir, aux portes du Sahara, est le plus touché avec 24 victimes décédées, d’après les mêmes sources. Parmi elles, six, dont une fillette de neuf ans, ont été emportées par les eaux en furie de l’oued Tamsourt.
Deux autres personnes sont encore portées disparues dans la zone, et au moins cinq sur l’ensemble des régions touchées, dont celles de Ouarzazate et Marrakech.
"On n’a jamais vu cela depuis les inondations de 1986. La crue de l’oued Oum el Achar a atteint un niveau jamais constaté. Les habitants ont eu très peur", a déclaré par téléphone à l’AFP Mustapha Al-Gemrani, un habitant de Guelmim.
"Une famille qui revenait d’un mariage a été emportée, on ne connait pas encore leur sort. (…) Mais le ciel s’est à nouveau éclairci et il y a des hélicoptères qui survolent la région", a-t-il ajouté.
De leur côté, les autorités ont assuré que les services du ministère de l’Intérieur, les Forces armées royales (FAR) et la Gendarmerie royale poursuivaient "leurs efforts en vue de secourir les personnes qui sont encore encerclées par les crues, à travers la mobilisation d’importants moyens.
– Oueds en furie –
La veille, le ministère de l’Intérieur avait indiqué que "130 véhicules de sauvetage tout terrain, 335 zodiacs et embarcations" étaient notamment mobilisés. Selon la même source, les opérations de secours ont permis le sauvetage d’au moins "200 personnes, dont 40 à l’aide des hélicoptères des FAR et de la gendarmerie royale".
Des PC de crise ont été mis en place, et le Palais royal a annoncé la prise "en charge des frais d’inhumation et des obsèques des victimes, ainsi que les frais des soins des blessés".
Les intempéries et crues ne sont pas rares au Maroc, mais l’intensité de ces précipitations est qualifiée "d’exceptionnelle" par les autorités. Selon la chaîne 2M, elles ont atteint 250 mm en quelques heures sur certains massifs, l’eau dévalant ensuite les pentes jusqu’aux plaines semi-désertiques du Sud marocain.
Les autorités ont renforcé ces dernières années les systèmes d’alerte dans certaines vallées de l’Atlas, en particulier celle de l’Ourika, au sud de Marrakech. Cette région touristique avait été endeuillée en 1995 par des crues ayant fait des centaines de victimes.