Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, est attendu ce lundi 24 mai 2021 pour des entretiens à Rabat avec son homologue Nasser Bourita, a appris Atlasinfo de sources diplomatiques.
Cette visite devait initialement avoir lieu fin mars dernier mais a été repoussé eu égard à la situation sanitaire qui prévalait dans son pays, selon les médias mauritaniens.
Le ministre mauritanien se rend au Maroc en pleine crise entre Rabat et Madrid qui a accueilli le chef des milices séparatistes du Polisario.
Le Front Populaire, un des principaux partis politiques en Mauritanie, a d’ailleurs qualifié de « grave erreur » l’accueil sur le sol espagnol de Brahim Ghali.
« Le fait d’accepter le chef du -Polisario- sur son territoire relève d’une grave erreur de la part du gouvernement espagnol », a déclaré à la MAP Mohamed Mahmoud Tolba, président du Front Populaire (FP) et vice-président de la Coalition Vivre Ensemble (CVE).
Cet homme a « commis des crimes d’une extrême gravité qui au-delà des Marocains, ont également touché des ressortissants mauritaniens dont le sort reste inconnu », a-t-il dénoncé.
Le président du parti mauritanien a salué le rôle humanitaire du Maroc dans la lutte contre l’immigration irrégulière en accueillant plusieurs dizaines de milliers de Subsahariens sur son territoire.
« Le Maroc est un pays d’accueil de tous les Africains dans leur diversité », a-t-il fait observer.
Il a rappelé qu’à à l’origine de la crise maroco-espagnole se trouve l’accueil du dénommé Brahim Ghali, chef des milices séparatistes du « Polisario », dans un hôpital de Madrid, sous une fausse identité, alors qu’ »il est sous le coup d’un chapelet de plaintes pour des infractions d’une extrême gravité, notamment des crimes de tortures ».
Tout en appelant le gouvernement espagnol à la raison dans la gestion de la crise diplomatique avec Rabat, il a souligné que « le Royaume du Maroc est un pays pivot, ouvert, qui accueille de nombreux africains, investit sur le continent et réalise des actions multiples en faveur de l’intégration du continent et du développement ».
Convoquant l’histoire, le président du Front Populaire a rappelé les causes profondes de l’immigration née du fait colonial et du pillage des ressources de l’Afrique par les puissances européennes.
Tolba a affirmé que l’Espagne occupe de nombreux territoires en terre africaine, l’invitant à « achever le processus de décolonisation et proclamer son soutien résolu et ferme au royaume du Maroc frère ».