Voisin immédiat du Royaume-Uni, la France a décidé dimanche de suspendre pour 48 heures tous les déplacements en provenance du sol britannique, après l’apparition d’une nouvelle variante du coronavirus qui inquiète l’Europe.
Cette suspension a été annoncée à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire extraordinaire par visioconférence, présidé par le président français Emmanuel Macron, lui-même à l’isolement dans la résidence officielle de La Lanterne, à Versailles (près de Paris), après avoir été testé positif au Covid-19.
Elle s’appliquera à partir de minuit et concernera tous les déplacements « y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire », a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
« Seul le fret non accompagné sera donc autorisé. Les flux de personnes ou de transports en direction du Royaume-Uni ne sont pas concernés », a-t-il précisé.
La décision française intervient dans la foulée de mesures similaires prises par le Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne, le Luxembourg ou l’Irlande, alors qu’une variante du virus Sars-CoV-2 détectée outre-Manche.
Ce variant génétique « ne semble pas entraîner, à ce stade des connaissances, une gravité accrue ou une résistance au vaccin », précise le gouvernement, selon qui « le fait que cette souche soit plus contagieuse n’a pas été démontré à ce stade ».
Le délai de 48 heures doit permettre d' »ouvrir un temps de coordination » entre pays de l’UE « afin de définir une doctrine » commune. Il s’agit aussi de « préparer une réouverture sécurisée des flux en provenance du Royaume-Uni » qui s’appuiera « sur un dispositif de test obligatoire au départ ».
Cela concerne notamment l’importante communauté française qui réside en Grande-Bretagne et dont certains avaient prévu de revenir en France pour les fêtes.
« Solutions de retour »
A cet égard, le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari précisé avoir demandé à « l’ensemble des opérateurs » (SNCF, Eurostar, compagnies aériennes et maritimes) « d’informer leurs clients » de manière à ce qu’ils sachent que « les billets sont évidemment échangeables et et remboursables », et « que nous puissions bâtir dans les prochains dans les prochains jours les solutions de retour avec eux ».
Le gouvernement britannique a annoncé samedi un reconfinement de Londres et du sud-est de l’Angleterre pour tenter de juguler une envolée des contaminations attribuée à une nouvelle souche du virus qui pourrait être jusqu’à 70% plus contagieuse que la précédente.
Elle est « hors de contrôle » au Royaume-Uni, a indiqué dimanche le ministre de la Santé britannique Matt Hancock.
A quelques jours des fêtes de fin d’année, toute l’Europe s’est mobilisée face à la situation sanitaire au Royaume-Uni, en outre engagé dans la dernière ligne droite du Brexit.
La France et l’Allemagne ont d’abord cherché à se coordonner au niveau européen. Emmanuel Macron et Angela Merkel ont ainsi échangé dimanche avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sur la réponse à apporter à ce nouveau développement de l’épidémie.
En France, l’inquiétude reste élevée à l’approche des fêtes de fin d’année. Santé publique France a indiqué samedi soir que 2.718 personnes étaient soignées dans les services de réanimation, contre 2.764 la veille. Mais le nombre de personnes testées positives reste élevé, avec 17.565 nouveaux cas en 24 heures, contre 15.674 la veille.