Yémen: la rébellion convoque le Parlement pour défier le gouvernement

Les rebelles yéménites ont convoqué samedi à Sanaa le Parlement au mépris du gouvernement reconnu par la communauté internationale, suscitant la condamnation du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Cette initiative intervient après que les rebelles chiites Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa depuis début 2015, eurent rejeté un plan de paix proposé par l’ONU visant mettre fin à la guerre qui ravage le pays.

Avec la tenue de cette session, les rebelles voulaient faire approuver par les députés la création fin juillet d’un "Conseil supérieur" pour gouverner le pays.

Selon des sources parlementaires, 91 des 301 députés ont participé à cette session et voté en faveur du Conseil.

Des sources politiques et de sécurité à Sanaa ont indiqué à l’AFP que des députés avaient été forcés de participer à cette session sous la menace des rebelles.

Les rebelles sont entrés à Sanaa en septembre 2014 avant d’étendre leur présence à d’autres régions du pays, forçant le président Hadi et son gouvernement à s’exiler en Arabie saoudite.

Depuis mars 2015, une coalition sous commandement saoudien mène une campagne de bombardements pour soutenir le gouvernement contre les rebelles et leurs alliés, partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.

Après la prise de Sanaa, nombre de parlementaires ont été contraints à fuir la capitale, parfois pour trouver refuge à l’étranger.

Il s’agissait samedi de la première session parlementaire depuis la fuite du président Hadi.

Celui-ci a jugé que la tenue de cette session constituait une "violation" de la constitution et un "crime punissable par la loi" dans des propos relayés par le site internet de l’agence officielle, sabanews.net.

"Quoi qu’il arrive lors de cette réunion, cela n’a pas d’effet juridique et ne peut pas être mis en oeuvre", a-t-il déclaré.

Selon la Constitution, la majorité des députés – soit plus de 150 – doivent être présents au Parlement pour qu’un vote puisse se tenir.

Des rebelles armés étaient présents à l’intérieur du Parlement lors de la session qui s’est tenue alors que les avions de la coalition bombardaient des positions rebelles autour de la capitale, selon des sources parlementaires.

L’émissaire de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui a suspendu les pourparlers entre rebelles et gouvernement la semaine dernière, a décrit le conseil de gouvernance rebelle comme une violation des engagements pour un processus de paix.

La guerre au Yémen a fait plus de 6.400 morts, des civils pour la plupart, et 2,8 millions de personnes déplacées selon l’ONU.

Source AFP

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