WPC 2019 : Le partenariat France-Maroc, une vraie tentative pour bâtir une « mondialisation profitable à tous » (Edouard Philippe)

Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a mis en avant, samedi à Marrakech, "l’exemplarité" du partenariat liant la France et le Maroc, soulignant que ce partenariat constitue "une vraie tentative pour bâtir une mondialisation plus équilibrée et profitable à tous".

"Je voudrais insister sur l’exemplarité du partenariat qui lie la France et le Maroc. Un partenariat qui se décline dans toutes les dimensions : le développement économique et social, la paix et la sécurité, la recherche et l’innovation, la culture et la jeunesse", s’est félicité M. Philippe dans un message prononcé en son nom par l’Ambassadrice de France au Maroc, Mme Hélène Le Gal, à l’ouverture des travaux de la 12ème édition de la World Policy Conference (WPC/12-14 octobre).

C’est "un partenariat qui s’accompagne d’un dialogue continu et très précieux sur les questions globales, tout en s’ouvrant à l’Afrique", a-t-il ajouté.

Saluant la tenue de cette douzième édition de la World Policy Conference, qui s’ouvre cette année alors que "les nuages qui planent sur notre avenir sont nombreux et que la météo est pour le moins maussade", M. Philippe a précisé que le Maroc s’impose en effet comme "le cadre naturel" pour un tel événement, tout en mettant en relief l’implication sans faille des autorités marocaines en faveur de ce forum qui s’invite désormais dans le calendrier des grandes rencontres internationales.

"La Méditerranée ne nous sépare pas, elle nous rapproche. Pas uniquement pour des raisons géographiques ou historiques. Mais parce que de part et d’autre de ses rives, nous sommes confrontés à des enjeux similaires", a-t-il soutenu.

"Je pense à la lutte contre le changement climatique, dont nous ressentons tous les effets, en particulier sur nos zones côtières. Je pense à la maîtrise des flux migratoires ou encore à la promotion d’une croissance plus juste", a indiqué M. Philippe, affirmant que le Royaume "joue un rôle capital pour nous aider à y faire face collectivement".

Dans ce sens, il a évoqué certaines questions qui semblent être, à l’heure actuelle, les plus urgentes, notamment le règlement des crises menaçant la stabilité de la planète, le changement climatique, le développement durable et la construction d’une mondialisation "raisonnablement ouverte" dont les bénéfices profitent à tous de manière plus équitable aujourd’hui.

Pour ce qui est du règlement des crises, le responsable français a estimé que "nous devons soutenir la construction de solutions politiques".

Concernant le défi du changement climatique, de l’environnement et de la biodiversité pour lequel la France a considérablement renforcé sa mobilisation, en particulier depuis le "One Planet Summit", M. Philippe a fait remarquer que l’urgence aujourd’hui, c’est de "mettre en œuvre les engagements de l’Accord de Paris et de faire en sorte que nos agendas, diplomatiques et commerciaux, tiennent compte désormais de l’enjeu environnemental".

"Nos populations attendent des actes : dans leur vie quotidienne, mais aussi au niveau international", a-t-il enchaîné.

"Nous avons complété nos ambitions dans le domaine du climat, avec un agenda en faveur des forêts et des océans. Les 500 millions d’euros qui ont été débloqués dans le cadre de l’assemblée générale des Nations Unies pour le sauvetage de l’Amazonie s’inscrivent dans ce cadre", a-t-il expliqué, notant que la France accueillera à Marseille, en juin 2020, le Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

S’agissant du développement durable, M. Philippe a noté que "onze années nous séparent de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 qui a fait naître une première prise de conscience. Mais, cela ne suffit plus".

"C’est tout notre modèle de développement qu’il faut transformer pour réduire les inégalités, en particulier entre les femmes et les hommes", a-t-il insisté, ajoutant que la France a fait de la lutte contre les inégalités le fil conducteur de sa présidence du G7 autour d’objectifs très concrets comme l’accès à l’éducation et aux services de santé.

Et de poursuivre que partout dans le monde, les initiatives se multiplient: le Partenariat pour l’éducation, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ou encore l’Alliance Sahel.

"Nous devons préserver et accélérer ces initiatives. Parce qu’on le sait: la violence, les déséquilibres bien souvent prennent leur source dans le désespoir", a-t-il insisté.

Quant au défi de la construction d’une mondialisation "raisonnablement ouverte" dont les bénéfices profitent à tous de manière beaucoup plus équitable qu’aujourd’hui, le Premier ministre français a souligné que "la stabilité, même relative, du monde profite aux échanges, à la mondialisation. Mais la mondialisation doit aussi contribuer à la stabilité du monde".

"C’est pourquoi, nous nous engagerons en faveur de la réforme de l’Organisation Mondiale du Commerce, à un moment où certains remettent en cause le multilatéralisme", a-t-il soutenu, précisant que "nous sommes en faveur d’un commerce libre et ouvert qui est un facteur très puissant de paix".

"Pour qu’il continue à l’être, ce commerce doit devenir plus loyal et obéir à un principe de réciprocité", a-t-il expliqué, affirmant que la primauté du droit est un des leviers essentiels pour y parvenir.

Et M. Philippe de marteler que "Nous ne relèverons aucun de ces défis sans rénover les règles du multilatéralisme".

"Nous avons plus que jamais besoin d’institutions légitimes, efficaces et universelles pour prévenir des dérives ou construire des solutions politiques à des problèmes communs", a-t-il dit, faisant savoir que c’est dans cet esprit que la France et l’Allemagne ont lancé cette année, une "Alliance pour le multilatéralisme" qui s’est réunie pour la première fois à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 26 septembre dernier.

"Parce que nous pensons, avec beaucoup d’autres, que le respect de règles communes -qui ne sont pas figées et qu’on doit évidemment faire évoluer- demeure le meilleur gage d’un règlement pacifique des conflits et des défis qui menacent la stabilité de la planète. La force ne nourrit rien d’autre que la force", a-t-il fait constater.

La 12-ème édition de la World Policy Conference (WPC) s’est ouverte, samedi à Marrakech, avec la participation d’un parterre d’éminentes personnalités du monde de la politique, de l’économie et des médias, outre des académiciens, des experts et des chercheurs issus des quatre coins du monde.

Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, cette Conférence a pour mission de contribuer à promouvoir un monde plus ouvert, plus prospère et plus juste, ce qui suppose un effort permanent pour comprendre la réalité des forces en jeu et leurs interactions, et réfléchir à l’adaptation pacifique de l’organisation des rapports interétatiques à tous les niveaux, dans le respect de la culture et des intérêts fondamentaux de chaque Nation.

Les travaux de cette 12ème édition porteront sur les enjeux de la technologie dans la société et en politique, les cyberpuissances, la cybermenace, l’énergie et l’environnement, ainsi que sur les perspectives économiques et politiques, le commerce, l’investissement direct et la confiance, mais aussi sur l’avenir du système monétaire international, l’arme du droit et la mondialisation.

Seront également abordés les thèmes suivants: l’Europe, l’Amérique latine, le Moyen-Orient, l’Afrique et notamment l’Afrique du Nord et de l’Ouest, les nouvelles tendances de politiques étrangères en Asie de l’Est, et bien d’autres sujets.

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