Villepin en mission secrète en Tunisie sur le conflit libyen
Loin d’une campagne présidentielle qui patine un peu, Dominique de Villepin se ressource dans des missions diplomatiques secrètes. Fort de son aura dans le monde arabe, l’ex-Premier ministre a participé à plusieurs discussions pour trouver une issue au conflit. Le site d’information tunisien Businessnews.com a révélé sa présence, lundi 15 août, dans un hôtel de Djerba, en Tunisie, où » étaient également présents le ministre libyen du pétrole, Omrane Ghanem, et des représentants de l’opposition libyenne ».
L’ancien Premier ministre, fin connaisseur du dossier, s’est rendu lundi dernier dans l’ÂŒle de Djerba, où des négociations auraient lieu entre les rebelles du Conseil national de transition (CNT) et des émissaires du colonel libyen.
"J’étais effectivement là-bas, mais je ne peux faire aucun commentaire, car ce serait compromettre les chances de succès et d’efficacité de ces discussions", a-t-il déclaré au Parisien de jeudi, tout en jugeant ces pourparlers "extrêmement difficiles".
Dominique de Villepin qui, selon le quotidien, chercherait une porte de sortie pour Mouammar Kadhafi, affirme en outre n’être mandaté par "personne" pour jouer les médiateurs dans le conflit et estime que la situation est "extrêmement confuse".
L’isolement de Tripoli a relancé les rumeurs sur des négociations secrètes entre insurgés et gouvernementaux à Djerba, en Tunisie, où un émissaire de l’Onu est arrivé.
Mardi à Benghazi, le Conseil national de transition (CNT) mis en place par les insurgés a démenti négocier avec qui que ce soit, représentants de Mouammar Kadhafi ou émissaire de l’Onu.
"Le CNT tient à assurer qu’il n’y a pas de négociations, directes ou indirectes, ni avec le régime de Kadhafi ni avec l’émissaire spécial des Nations unies", a dit Moustafa Abdeldjeïl, le numéro un du CNT.
La direction de l’insurrection a toujours nié chercher à conclure un compromis avec le dirigeant libyen, répétant que ce dernier devait partir ou être chassé par la force.
L’émissaire de l’Onu Abdel Elah al Khatib s’est entretenu en différentes occasions avec des représentants des deux camps. Il a effectué sa première visite dans la région depuis que les insurgés ont privé Tripoli de sa principale voie de communication terrestre avec la Tunisie.
Les rebelles qui contrôlent depuis trois jours la ville de Zaouïah, à l’ouest de Tripoli, ont lancé mercredi une attaque pour prendre la raffinerie dans les faubourgs, l’une des dernières sources d’approvisionnement en carburant des forces pro-Kadhafi.
Ils espèrent nettoyer les dernières poches de résistance des forces gouvernementales dans cette localité à 50 km de la capitale, sur la route qui mène à la frontière tunisienne, et accentuer le bouclage de Tripoli, dernier bastion du "guide" Mouammar Kadhafi au pouvoir depuis près de 42 ans dont, selon Washington, "les jours sont désormais comptés".