Vallaud-Belkacem: L’histoire ne doit pas être « falsifiée »
La ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem a mis en garde vendredi contre toute instrumentalisation de l’histoire lors d’une visite au lycée Jean-Moulin de Béziers, ville dirigée par un maire proche du Front national coutumier des polémiques.
Vendredi matin, M. Ménard qui multiplie depuis son élection en 2014 les polémiques sur la guerre d’Algérie, la figure de Jean Moulin, l’immigration ou la laïcité, a quitté la pièce lors d’un échange entre la ministre, une enseignante et des élèves de Terminale sur l’enseignement moral et civique.
Interrogée par la presse sur ce point, Mme Vallaud-Belkacem s’est contenté de répondre qu’elle ne connaissait pas "l’agenda" du maire.
Elle a expliqué être venue à Béziers notamment pour "soutenir des enseignants très mal à l’aise devant les phrases de leur édile".
"A Béziers comme ailleurs, l’éducation est nationale", a-t-elle ajouté. On ne peut enseigner les périodes "glorieuses" de l’histoire sans évoquer "les périodes sombres", a-t-elle souligné. "La Résistance ne peut être comprise si l’on n’évoque pas la collaboration", a-t-elle ajouté. Ni la décolonisation sans la colonisation.
Auparavant des élèves de ce lycée avait retracé le parcours de Jean Moulin, né à Béziers en 1898 et devenu "défenseur des valeurs républicaines".
Cette grande figure de la Résistance "appartient à tout le monde et à personne", avait conclu une élève, très applaudie. La ministre avait ensuite fait entonner à la salle un chant des partisans un peu hésitant.
Dans l’après-midi, Najat Vallaud-Belkacem doit se rendre à Montpellier à Las Cazes, l’un des collèges ayant la plus mauvaise réputation dans la ville. Il doit être rebaptisé Simone Veil et son nouveau projet pédagogique vise selon les autorités éducatives à "renforcer la mixité sociale".
Une revendication portée depuis 2015 par le collectif des parents du Petit-Bard, un quartier défavorisé de Montpellier, qui s’étonnent dans un communiqué de ne pas avoir été "conviés" à la visite ministérielle.
"Nous sommes très contents que le collège Las Cazes puisse bénéficier de plus de moyens mais que fait-on pour les collèges des Escholliers ou des Garrigues, tout aussi ségrégués et situés à quelques kilomètres ?", s’interrogent-ils.
Le cabinet de la ministre a pour sa part expliqué que des représentants du collectif avaient été invités à une table ronde mais avaient décliné cette invitation.
Source AFP