Valérie Trierweiler face à ses choix

Une séparation? Une réconciliation? Un déballage sur la place publique? Le monde entier attend la réaction de la première dame de France.  

Trompée et humiliée aux yeux du monde entier, Valérie Trierweiler est hospitalisée – il s’agirait d’une crise de nerfs – depuis plus d’une semaine suites aux révélations du magazine Closer sur une liaison entre le président français et Julie Gayet, une actrice de 41 ans. Si François Hollande a promis, lors d’une conférence de presse, une clarification de sa situation d’ici à sa visite d’Etat le 11 février aux Etats-Unis, la première dame ne s’est pas expliquée depuis le début de l’affaire.

«Ce que vit actuellement Valérie Trierweiler, c’est le cauchemar absolu», estime Daniel Herrera, directeur de l’agence Yjoo et spécialiste de la communication de crise. Un avis partagé par Caroline Barbier-Mueller, conseillère en communication à l’agence genevoise Alternative: «Personne n’aimerait être à sa place, trompée et exposée ainsi publiquement.»

Mais la première dame pourrait retourner la situation à son avantage, afin de redresser sa cote de popularité. «Je suis convaincu que chaque crise est une opportunité, explique Daniel Herrera. Si elle agit correctement, elle peut en ressortir avec une meilleure image.» Mais encore faut-il faire les bons choix. Analyse des différents scénarios qui s’offrent à la femme bafouée.

SE VENGER Désastreux

Depuis juin 2012 et l’affaire du tweet, lorsque Valérie Trierweiler avait publiquement soutenu Olivier Falorni adversaire de Ségolène Royal (ex-compagne de François Hollande), la première dame passe pour une femme rancunière et acariâtre. «Au vu de son passé, on s’attend à ce qu’elle s’en prenne à Julie Gayet, estime la spécialiste genevoise. Or, elle doit absolument éviter de rentrer dans la revanche.» En effet, son statut de femme trompée ne lui a valu aucun élan de sympathie. «Elle ne doit sombrer ni dans le pathos, ni dans la critique agressive, dit Daniel Herrera. Jouer le rôle de la faible victime ne serait pas très crédible, au vu de son profil.» Pour le directeur de l’agence lausannoise, le maître mot pour traverser cette crise devrait être «dignité».

S’EXPRIMER Inéluctable

Un jour où l’autre, Valérie Trierweiler devra sortir de son silence. «A terme, ne rien dire serait dans tous les cas une stratégie perdante», estime Marc Comina, conseiller en communication. Quand? Difficile de le prévoir. «Pour l’instant, ne pas succomber à la pression médiatique et ne rien déclarer dans la précipitation est la chose juste à faire.» Marc Comina estime que Trierweiler peut encore attendre plusieurs jours ou semaines, le temps de régler les choses et de savoir ce qu’elle veut dire. Mais la première dame sortira forcément de son silence avant le voyage officiel aux Etats-Unis ou son retour à la vie publique.

A ce moment-là, elle devrait opter pour la sobriété. «Elle a beaucoup communiqué par réseaux sociaux, pense Caroline Barbier-Mueller. Elle devrait privilégier les moyens traditionnels, cette fois.» Par exemple à travers un communiqué de presse concis.

Daniel Herrera évoque, lui, la piste du face-à-face télévisuel, un peu à l’image de Lance Armstrong ou Bill Clinton ouvrant leur cœur devant les foyers américains. «Si elle souhaite parler aux Français, je préconiserais une interview télévisée avec un journaliste de confiance, afin de montrer ses émotions tout en restant digne. Elle devrait se présenter comme une femme sensible, un être humain blessé mais sans esprit de vengeance.» Pour le spécialiste, cela permettrait de montrer qu’elle est différente de l’image qu’on lui attribue.

SE RECONSTRUIRE PROFESSIONNELLEMENT Indispensable

«Elle ne devrait se positionner ni en victime, ni en femme de, mais mettre en avant ce qu’elle fait et se légitimer en tant que professionnelle», pense Caroline Barbier-Mueller. Reprendre une vraie activité de journaliste ou continuer ses projets humanitaires, en ouvrant par exemple une fondation. «Elle aurait ainsi une légitimité et cela prouverait qu’elle faisait de l’humanitaire non pas obligée par son rôle de première dame, mais parce que cela l’intéressait vraiment.» En retrouvant sa place propre, elle montrerait ainsi qu’elle se relève, qu’elle est une battante.

RESTER AVEC FRANÇOIS HOLLANDE Peu probable

Lors de l’affaire Monica Lewinsky, Hillary Clinton avait tenu bon aux côtés de son président de mari. Tout au long de l’affaire, elle n’avait cessé d’affirmer son soutien à Bill Clinton. «Hillary avait des ambitions politiques très élevées et l’image de femme courage l’a aidée à atteindre son but, poursuit Daniel Herrera. Or, je ne suis pas certain que cette stratégie fonctionne pour Valérie Trierweiler, car les Français ne lui attribuent pas ce type de valeurs. Essayer de devenir une héroïne pourrait se retourner contre elle.»

QUITTER LE PRÉSIDENT Très plausible

Humainement, comment pourrait-elle rester avec l’homme qui lui a fait subir une telle humiliation? «Les Français ne comprendraient pas, explique le directeur de l’agence Yjoo. Ce rôle ne serait pas crédible par rapport à sa personnalité perçue.» Elle qui avait déclaré au début de la présidence de François Hollande ne pas vouloir être une «potiche», se retrouverait doublement dans ce rôle. La séparation paraît être la seule option valable.

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