Cette opération constitue l’un des grands défis actuels pour la robotique. A plus long terme, les chercheurs espèrent pouvoir développer des applications médicales pour la "peau électronique". Ils envisagent notamment de pouvoir redonner, un jour, le sens du toucher aux personnes amputées, à l’aide de prothèses recouvertes de cette peau et raccordées au système nerveux.
"Notre temps de réaction est comparable à celui de la peau humaine, c’est très, très rapide, de l’ordre de quelques millièmes de seconde. Autrement dit, on peut sentir la pression instantanément", explique le Pr Zhenan Bao, du département d’ingénierie chimique de l’Université de Stanford.
La "peau" synthétique mise au point par ces chercheurs américains, qui intègre de minuscules transistors à un film spécial ultra-fin, est ainsi capable de sentir une mouche bleue, d’un poids de seulement 20 mg, qui se pose à sa surface ou qui en décolle.
Mais le prototype "n’est pas aussi extensible que la peau humaine" et son sens du toucher ne peut encore rivaliser avec le nôtre, en particulier pour la perception de la douleur, reconnaît le Pr Zhenan Bao, qui dit travailler déjà à une nouvelle génération de peau artificielle.
Les chercheurs ont employé un caoutchouc plus classique mais y ont imprimé des milliers de "nano-fils" (diamètre de quelques millionièmes de millimètre), une utilisation originale de cette nanotechnologie à une échelle beaucoup plus grande (un carré de 7 cm de côté).
Leur "peau" s’avère capable de détecter une pression de 0 à 15 kilopascals, équivalente à celle d’une main humaine lorsqu’elle tape sur un clavier ou tient un objet.
Une action simple pour un être humain, qui "en règle générale sait comment tenir un oeuf, fragile, sans le briser" puisque le toucher lui permet d’adapter sa force, souligne l’un des chercheurs, le Pr Ali Javey.
Atlasinfo avec APS