Université d’été: le Medef s’interroge sur l’avenir du capitalisme

Inégalités, engagements pour le climat et avenir du capitalisme seront mercredi et jeudi au cœur d’une université d’été du Medef au format rénové où la question européenne figurera aussi en bonne place, sur fond de Brexit.

"No(s) futur(s)": le titre de l’événement se veut à la fois un clin d’œil au mouvement punk d’il y a 40 ans et à sa contestation de l’ordre établi, mais aussi un message d’espoir porté par les entreprises.

Rebaptisé "Rencontre des entrepreneurs de France", le rendez-vous de rentrée de la première organisation patronale française quitte le campus d’HEC à Jouy-en Josas, où il se tenait depuis 1999, pour l’hippodrome de Paris-Longchamp.

"Au bout de 20 ans, comme pour toute manifestation, il y avait une forme d’usure", a déclaré à l’AFP Geoffroy Roux de Bézieux.

Le président du Medef veut "redonner du dynamisme" par un "retour aux sources" avec des débats à la fois ouverts et contradictoires, après avoir éteint une polémique au début de l’été provoquée par l’invitation à une table ronde sur les populismes de la figure de l’extrême-droite Marion Maréchal.

Dix ministres et secrétaires d’Etat seront présents, dont Muriel Pénicaud (Travail), Gérald Darmanin (Comptes publics) et Elisabeth Borne (Transition écologique), ainsi que plusieurs responsables politiques de droite, comme Nicolas Sarkozy.

L’ancien président interviendra sur la faiblesse des démocraties face aux régimes autoritaires, comme la Chine, dont l’ambassadeur participera aussi à une table ronde sur la mondialisation, aux côtés de l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg.

"C’est un moment un peu privilégié où on donne l’occasion aux chefs d’entreprise de lever la tête et de porter un regard de long terme sur des sujets ne relevant pas du lobbying classique Medef – moins de charges, moins d’impôts", explique M. Roux de Bézieux.

Dans un bâtiment aux dernières normes environnementales et sans climatisation, les patrons sont invités à "se préoccuper de questions qui touchent à la société en France et à l’international et qui n’affectent peut-être pas déjà quotidiennement leur business mais l’impacteront dans les années à venir", ajoute le président du Medef.

– période particulière –

L’Amazonie, que les feux de forêt ont mis au premier du plan du G7 qui s’achève lundi à Biarritz, sera représentée par le chef indien Almir Narayamoga Surui, tandis que des entreprises françaises signataires d’une charte sur le climat feront le bilan à 18 mois d’engagements pris fin 2017.

Le thème des inégalités sera traité sous une multitude d’aspects: "obsession française", pauvreté, hommes-femmes, inégalités territoriales avec l’une des initiatrices du mouvement des "gilets jaunes" Jacline Mouraud, santé…

Etant donné que les écarts de revenus sont stables depuis dix ans en France contrairement à d’autres pays de l’OCDE, le Medef préfère mettre l’accent sur l’ascenseur social qui est en panne plutôt que sur "la redistribution qui a plutôt tendance à cantonner les gens dans leur état", explique M. Roux de Bézieux.

Le président du Medef ouvrira les festivités par un discours qui portera d’abord sur l’avenir du capitalisme, "dans une période très particulière post-G7, avec le Brexit dans l’actualité" avant de se poursuivre "plus terre à terre" sur les retraites, la fiscalité et le chômage.

Suivra une séquence européenne avec un regard extérieur porté par la présidente de la Géorgie Salomé Zourabichvili, et un plus traditionnel dialogue franco-allemand incarné par les ministres de l’Economie Bruno Le Maire et Peter Altmaier.

Parallèlement à ces débats sur les grandes questions d’avenir, d’autres plus concrets et en phase avec les préoccupations quotidiennes des entreprises seront organisés dans le cadre d’un "programme partenaires" centré sur des questions comme la cybersécurité, les plateformes, la transformation numérique ou encore la santé au travail.

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