Une tonne de cocaïne sur cinq produite en Colombie est destinée au marché intérieur (rapport)
Cette quantité est distribuée en minidoses à un prix variant entre 5.000 et 30.000 pesos (entre 2,5 et 15 dollars), et nombreuses sont les doses distribuées gratuitement dans des bars et même dans des écoles pour " ouvrir le marché" , selon ce rapport cité par le quotidien El Tiempo.
La police fait ainsi état de 3.367 détaillants gérés par quelque 200 bandes de trafiquants locales, dont certaines fournissent la drogue acquise auprès de "bacrim" (bandes criminelles) et de la guérilla, souligne le journal.
Le rapport, qui fait état de l’arrestation quotidiennement, depuis le début de l’année, de 130 personnes pour trafic de drogue, souligne également que des 116.000 prisonniers dans le pays, 25.000 ont été condamnés pour trafic de stupéfiants. Il fait état également de la saisie quotidienne de près d’une tonne de marijuana et durant les deux derniers mois de 252.000 doses de basuco, dérivé de la cocaïne.
L’augmentation dramatique de la consommation de la drogue- un problème de santé publique qui affecte au moins un demi-million de colombiens qui éprouvent
un certain degré de dépendance, et des milliers de consommateurs occasionnels- fait que le micro-trafic est en train de prendre de l’ampleur ce qui constitue une véritable menace.
A Cali (sud-est de Bogota), les autorités indiquent que 40 pc des assassinats (1.819 l’année dernière), ont un lien avec les vendettas pour le contrô le de la drogue dans cette ville qui détient le triste record d’homicides dans le pays.
Le rapport fait, par ailleurs, état de la saisie durant les quatre premiers mois de l’année en cours de 124 tonnes de marijuana et en 2012 de 361 tonnes. Contrairement à la cocaïne, de toute la quantité de marijuana produite dans le pays, seuls 30 pc sont destinés au marché extérieur. Si dans le département du Cauca (sud-est du pays) la vente au gros du KG est estimée à 20.000 pesos (près de 12 dollars), à Bogota, le prix peut atteindre 70.000 pesos (Près de 40 dollars). Un rapport du ministère de la justice révèle qu’un en an, la consommation interne de la marijuana a atteint 639,4 tonnes.
Ainsi, toutes les statistiques montrent que la Colombie n’est plus seulement un pays producteur de drogue mais également un gros consommateur. C’est d’ailleurs ce que mentionne un rapport sur la lutte contre la drogue dans la région que le Secrétaire général de l’Organisation des états américains (OEA) va présenter, vendredi, au président colombien, Juan Manuel Santos et qui devra être soumis également aux gouvernements des pays membres, prochainement au Guatemala.