Un « grand jury » confirme l’inculpation de Weinstein pour viol et agression sexuelle

Avec cette confirmation du « grand jury », les chances pour Harvey Weinstein d’éviter un procès se réduisent.

Harvey Weinstein, accusé depuis l’automne par près d’une centaine de femmes d’abus sexuels allant du harcèlement au viol, avait été inculpé pour la première fois vendredi 25 mai par la police new-yorkaise pour un viol présumé commis en 2013 et une fellation forcée sur une actrice en 2004.

Le producteur de 66 ans avait ensuite été présenté à un juge et remis en liberté, moyennant une caution d’un million de dollars, le port d’un bracelet électronique et des déplacements limités aux États de New York et du Connecticut. Mais les preuves réunies contre lui par le procureur de Manhattan devaient encore être validées par un « grand jury », un panel de jurés qui, selon le système judiciaire américain, doit vérifier que les preuves sont suffisantes pour une inculpation.

Les victimes potentielles peuvent toujours se présenter

C’est ce qui s’est passé mercredi lorsque le panel « a voté pour inculper Harvey Weinstein », a indiqué le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, dans un communiqué. Cette décision « rapproche l’accusé du moment où il devra répondre des crimes dont il est inculpé », a ajouté Cyrus Vance en rappelant néanmoins que l’« enquête était toujours en cours » et en appelant toute victime potentielle de Weinstein à contacter ses services.

L’avocat de Weinstein, Ben Brafman, avait contesté d’avance la décision du « grand jury », qu’il avait dénoncée comme « inévitable » au vu de « la pression politique injuste » pesant sur le procureur pour poursuivre Weinstein. Une pression exercée notamment par le mouvement anti-harcèlement #MeToo, qui a fait chuter des dizaines d’hommes de pouvoir aux États-Unis depuis cet automne. Ben Brafman avait expliqué plus tôt mercredi que Harvey Weinstein ne témoignerait pas devant ce « grand jury », faute d’avoir pu préparer correctement son audition.
Prochaine audience : le 30 juillet

Ce ténor du barreau new-yorkais reprochait notamment au procureur de ne lui avoir fourni les détails correspondant aux deux accusations que vendredi soir, à la veille d’un long week-end férié aux États-Unis, et d’avoir refusé de reporter la convocation du « grand jury ». Ben Brafman a aussi jugé le transfert tardif d’informations par le procureur d’autant plus « troublant » que l’accusation de viol émanerait, selon lui, d’« une femme avec qui Harvey Weinstein a eu une relation sexuelle consentie pendant dix ans, qui s’est poursuivie après la plainte pour viol de 2013 ». La police et le procureur n’ont jusqu’ici donné aucune information sur l’identité de cette accusatrice. L’accusation de fellation forcée émane, en revanche, d’une personnalité qui avait déjà rendu publiques ses allégations, Lucia Evans, aspirante actrice au moment des faits présumés, en 2004.

L’acte d’inculpation validé mercredi par le « grand jury », très bref, ne donne aucun détail nouveau sur les accusations contre Harvey Weinstein ou l’identité des victimes. Il confirme les trois chefs d’accusation retenus vendredi par la police, deux pour viol et un pour agression sexuelle. En cas de condamnation, ils pourraient valoir entre cinq et vingt-cinq ans de prison au producteur. Ben Brafman a réaffirmé, comme il l’avait dit vendredi, que Weinstein entendait « plaider non coupable et se défendre vigoureusement face à ces accusations non étayées qu’il dément fermement ».

La prochaine audience dans cette affaire est prévue pour le 30 juillet.

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