C’est le deuxième report de ce procès, demandé par les avocats de la partie civile après une première audience tout aussi houleuse il y a deux mois.
Le directeur de "Nessma TV" Nabil Karoui, le responsable du service de visionnage Hédi Boughenim et la présidente de l’association "La Voix de l’Enfant" Nadia Jamel, qui a procédé à la traduction en dialecte tunisien du scénario du film, sont poursuivis pour "atteinte aux valeurs du sacré, atteinte aux bonnes moeurs et troubles à l’ordre public".
Une représentation de Dieu -proscrite en Islam- avait provoqué un tollé et des manifestations violentes à quelques semaines des élections remportées par le mouvement islamiste "Ennahdha".
Des islamistes radicaux avaient alors tenté d’attaquer les locaux de Nessma TV et le domicile du patron de la chaîne a été saccagé à coups de cocktails Molotov.
Autorisé par les autorités et projeté auparavant dans plusieurs cinémas de Tunis, le film de Marjane Satrapi, primé à Cannes en 2007, n’avait dans ce cadre-là pas provoqué de réactions hostiles.
"Je suis triste, très triste d’être là aujourd’hui. C’est un procès politique", a lâché Nabil Karoui à son arrivée au Palais de justice. "Plus que ma propre personne, cette affaire touche plus de 10 millions de Tunisiens qui ont rêvé de démocratie", a-t-il déploré.