Tunisie: une marche de près de 400 km pour réclamer des emplois

Une soixantaine de chômeurs originaires de la ville de Gafsa, dans le centre défavorisé de la Tunisie, ont parcouru près de 400 km à pied pour rallier la capitale afin de réclamer des emplois.

Cette "manifestation pacifique" de Gafsa à Tunis a duré plus de huit jours, a indiqué mardi Ali Laslem, l’un des participants qui se trouvaient dans la banlieue sud de Tunis, réclamant de pouvoir parler aux autorités.

"L’idée est venue du fait que quand tu vas voir les autorités régionales dans ton gouvernorat, il n’y a aucune réaction (…). Ça fait que tu te diriges vers les autorités centrales", a expliqué à l’AFP ce jeune homme de 25 ans.

Cette manifestation intervient alors que la Tunisie a connu en début d’année une vague de contestation sociale partie de Kasserine (centre) avant de s’étendre à travers le pays.

Ce mouvement, le plus important par sa durée et son ampleur depuis la révolution de 2011, avait été provoqué par la mort d’un jeune chômeur lors d’une manifestation.

Le soulèvement populaire d’il y a cinq ans avait lui-même été largement motivé par le chômage, la misère et l’exclusion sociale.

Plusieurs régions de l’intérieur de la Tunisie se plaignent d’être toujours marginalisées et réclament un plan de développement spécifique.

En réaction au récent mouvement de contestation, le gouvernement a plaidé pour la patience.

Le Premier ministre Habib Essid a appelé à un "nouveau modèle de développement (…) qui s’appuie sur la justice sociale", reconnaissant l’existence de "beaucoup de disparités entre les régions".

"Gafsa, avec son phosphate, a porté la Tunisie. Et les jeunes de Gafsa, où sont-ils? Désoeuvrés, en prison, perdus", a encore commenté mardi Hedia Hamed, une femme de 38 ans qui a participé à la marche.

La région de Gafsa est stratégique pour la Tunisie en raison de ses mines de phosphates, mais reste parmi les plus pauvres.

"Quand il y aura une solution (au problème du chômage), une solution concrète, nous rentrerons", a poursuivi Mme Hamed, en se disant déterminée comme d’autres à poursuivre le mouvement.

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