Outre son huile d’olive, le pays de Ben Ali est aussi réputé pour sa lingerie fine.
Avec 232 entreprises, les sous-vêtements représentent un secteur florissant pour les industriels nationaux mais aussi pour les grandes marques étrangères. Chantelle, Simone Pirèle, Princesse Tam Tam font appel aux corsetiers tunisiens. Pour des questions de coûts mais aussi pour la qualité du service.
« Ce pays est très réputé pour son savoir faire. Et le fait qu’il se trouve à proximité de la France est très important. Nous pouvons assurer le suivie de la production », explique Christelle Malot, responsable marketing pour l’enseigne Barbara, une entreprise française de lingerie qui travaille depuis une dizaine d’années avec ce pays.
Cinquième fournisseur de l’Union européenne en soutien-gorges et maillots de bains, et 4ème en sous-vêtements en 2009, la Tunisie est devenue le royaume de la sous-traitance de dessous féminins.
L’art de la lingerie
Mais une telle place est difficile à garder. Les corsetiers doivent se maintenir « sur un marché très concurrentiel ». « La spécialisation dans le haut de gamme, les délais de proximité sont les principaux atours de l’industrie de la lingerie fine », souligne, le directeur d’ Intimo, Samir Ben Abdallah qui, après avoir travaillé avec des grandes marques en sous-traitance, a décidé de fonder sa propre entreprise en 2007.
Pour cet entrepreneur et président de la Chambre syndicale national des fabricants de lingerie (CSNFL), confectionner des sous vêtements dans un pays musulman n’est pas contradictoire. « Nous faisons notre métier, la lingerie fine est un produit comme un autre ». Pour preuve, les jeunes femmes en dessous attrayants s’étalent sur les pages internet des marques tunisiennes. En tête de liste, la société Lingerie fine, et dirigée depuis 1991 par la famille Sellami qui produit 24 000 pièces par semaine.
Made in Tunisia
Cette entreprise est située dans le grand Tunis qui constitue l’un des grands pôles de la production de sous-vêtements avec le Cap bon (région d’Hammamet/Kélibia), la région de Monsastir et surtout Sfax, fief de la lingerie, où se trouvent les sociétés les plus anciennes. Grâce à cette spécialisation, ce secteur qui emploie 20 000 personnes environ représente 20% des exportations tunisiennes totales.
Pour attirer vers eux de nouveaux clients, un salon méditerranéen de la « Lingerie Med » a vu le jour en avril dernier. L’objectif étant de permettre aux industriels tunisiens de s’ouvrir sur de nouveaux marchés, mais aussi de présenter les produits tunisiens à travers le monde. Et la formule fonctionne. L’année prochaine, le salon rouvrira ses portes et tentera d’arborer ses plus belles parures pour séduire sa prochaine clientèle.