"Non aux agressions de journalistes, Non à la censure", "Gouvernement, touche pas à la presse", "Le peuple veut une presse indépendante", ont scandé les manifestants à Tunis, encadrés par un important dispositif policier.
"A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse nous avons choisi d’organiser cette marche pour protester contre la censure et exprimer notre volonté de continuer avec fierté la bataille pour une presse libre", a lancé Néjiba Hamrouni, présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
La dirigeante du SNJT entretient des relations exécrables avec le mouvement Ennahda, les islamistes et leurs alliés laïcs au pouvoir étant notamment accusés d’avoir nommé des proches à la tête des médias publics depuis la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali en 2011.
A l’inverse, Ennahda, très critiqué dans les médias pour sa gestion des affaires du pays, estime que le secteur des médias est encore contrô lé par des tenants de l’ancien régime.
Le SNJT s’est par ailleurs inquiété dans son rapport annuel d’une hausse des agressions et des menaces contre les journalistes depuis mai 2012. Le rapport relève une recrudescence des menaces de mort visant des journalistes après l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd le 6 février.
Plusieurs présentateurs et journalistes ont annoncé ces derniers mois avoir reçu par sms ou lettres anonymes des menaces de mort.
La Tunisie a reculé de quatre places dans le dernier classement annuel de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), le pays étant désormais à la 138e position sur 179 pays.