Les unités de l’armée tunisienne se sont déployées mercredi à Tunis où la tension est montée au lendemain des affrontements, entre la police et des manifestants, qui ont éclaté dans la nuit dans des quartiers populaires de la banlieue ouest de la capitale.
Des renforts militaires, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans Tunis pour la première fois depuis le déclenchement des affrontements que connaît la Tunisie depuis que Mohamed Bouazizi, 26 ans, s’est immolé pour protester contre la le chômage et la cherté de la vie.
L’Union européenne s’est démarquée mercredi de la prudence française face aux violences en Tunisie en estimant qu’elles étaient inacceptables et que leur répression était disproportionnée.
"Cette violence est inacceptable. Ses auteurs doivent être identifiés et traînés devant les tribunaux", a déclaré mercredi Maja Kocijancic, porte-parole de Catherine Ashton, haute réprésentante de la diplomatie européenne. "Nous ne pouvons accepter l’usage disproportionné de la force de la part de la police contre des manifestations pacifiques", a-t-elle fait valoir. "Les autorités doivent également garantir les libertés et droits fondamentaux, commme la liberté d’expression, d’opinion et d’association ainsi que l’indépendance du système judiciaire", a ajouté Kocijancic.
Mardi, le département d’Etat américain s’est dit "profondément préoccupé" par la répression en Tunisie.
La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, avait déclaré la veille aux députés que la France refusait de se poser en "donneur de leçons", tout en invitant les autorités de Tunis "à mieux prendre en compte les attentes de leur population"