Le parti Ennahda, longtemps réprimé sous Ben Ali fait son grand retour. Le parti indiquant se baser sur des valeurs islamiques est donné favori du scrutin. Hamadi Jebali, le secrétaire général du parti Ennahda, victime de la répression féroce de l’ancien régime ayant passé 16 ans en prison dont 10 à l’isolement garde un discours rassurant et apaisé, « nous avons coupé la tête de la dictature, mais elle peut revenir, il faut changer les mentalités » lance-t-il.
Rached Ghannouchi, le chef du parti Ennahdha en exil à Londres sous Ben Ali, s’est déplacé deux fois en France. Il était le 15 octobre à Montreuil pour exposer le programme de son parti, leurs projets. Il a comparé son parti à l’AKP parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie et a exprimé les grandes lignes du projet économique qu’Ennahda porte pour la Tunisie. Nous avons pu rencontrer la candidate de la liste en France du parti, Mehrzia Labidi qui lors d’une interview nous a fait part des orientations de leur projet. Un programme tourné vers plus de justice sociale des mesures comme la revalorisation des bourses pour les étudiants, la réduction des frais de transports pour les demandeurs d’emploi, la lutte contre la corruption qui selon elle pourrait faire gagner à la Tunisie deux points de croissance et ainsi créer des centaines de milliers d’emplois…avant de conclure :
« Ennahda est le parti le plus représentatif et le plus représenté par les Tunisiens. Les Tunisiens se reconnaissent en ce parti et Ennahda se reconnaît en eux par son identité arabo musulmane. Ce sont des femmes et des hommes qui portent en eux l’amour de la Tunisie. C’est également un équilibre entre l’authenticité, l’histoire, la civilisation et la mémoire arabo musulmane d’un côté et de l’autre, l’ouverture vers le monde, vers l’expérience humaine, les libertés et la science. Enfin, Le verset « Wa la qad karamna bani Adam » (Véritablement nous avons honoré les enfants d’Adam) est la base de notre parti. Nous voulons concrétiser ce verset coranique. »