"La Tunisie d’aujourd’hui et de demain doit s’appuyer sur son identité arabo-musulmane", a déclaré M. Ghannouchi en énumérant les priorités de son parti: instauration d’un régime parlementaire, lutte contre le chômage et la corruption, indépendance de la justice, respect de l’égalité homme/femme.
"Nous proposons aux Tunisiens la mise en place d’un système politique qui extirpe les racines de la dictature", selon un programme en 50 pages distribué par Ennahda, mouvement qui fut durement réprimé sous le régime Ben Ali. Le programme est intitulé "pour une Tunisie de la liberté, de la Justice et du développement".
"Notre programme vise à mettre en place un modèle de développement national ayant comme points de repère les valeurs islamiques", ajoute Ennahda, qui revendique souvent sa proximité idéologique avec l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie.
Face aux inquiétudes qu’ils suscitent, notamment dans les milieux intellectuels et laïques tunisiens, les islamistes s’engagent à "garantir la liberté de croyance et de pensée" et "les droits des minorités religieuses". Ils s’engagent aussi à "préserver les acquis de la femme", qui jouit d’un des statuts les plus avancés dans le monde arabo-musulman.
Le texte entend notamment "protéger la liberté de la femme contre toute imposition de style vestimentaire" et garantir son "droit au travail". Dans le volet consacré à la famille, il prévoit "de remédier au problème des mariages tardifs et d’endiguer les causes du divorce", sans plus de précisions.
Ennahda est régulièrement donné comme grand vainqueur de l’élection d’une assemblée constituante prévue le 23 octobre prochain. Les sondages – à la fiabilité incertaine toutefois – le créditent de plus de 20% des voix.