Troisième semaine de grève à la chaîne française d’info iTELE

La rédaction de la chaîne française d’informations en continu iTELE a entamé vendredi sa troisième semaine de grève pour s’opposer au maintien à l’antenne d’un animateur inculpé de « corruption de mineurs aggravée ».

La poursuite de la grève, entamée le 17 octobre, a été votée à 83% des voix par les journalistes de cette chaîne du groupe Canal+, selon leur compte Twitter (@greve_i).

Les salariés de la chaîne d’informations de l’homme d’affaires Vincent Bolloré demandent le départ de l’animateur Jean-Marc Morandini. Récemment recruté, ce dernier a été inculpé le 23 septembre après deux plaintes déposées par des jeunes hommes pour des faits remontant aux années 2009 à 2013, alors qu’ils étaient mineurs.

La rédaction réclame aussi une charte éthique et des moyens accrus pour la chaîne, lourdement déficitaire. Selon le directeur général de Canal+, Maxime Saada, perd 25 millions d’euros par an, avec des revenus de 35 millions pour des coûts de 60 millions.

"Nous, journalistes, avons des valeurs qui semblent à l’opposé de celles du patron de la chaîne. Cela fait 12 jours que nous ne sommes pas payés. Nous avons mis en place une cagnotte sur internet, c’est en nous soutenant financièrement qu’on va pouvoir tenir", a déclaré vendredi un gréviste lors d’un rassemblement organisé devant le siège de Canal+.

La direction, qui n’a jusqu’ici fait aucune concession, a ouvert une "clause de conscience" pour ceux qui souhaitent quitter la chaîne. La clause de conscience permet aux journalistes de toucher des indemnités de départ en cas de reprise par un nouveau propriétaire dont ils ne partageraient pas les orientations.

"La direction joue l’enlisement, elle dit non à tout, sauf peut-être donner une pincée de plus pour ceux qui veulent partir", commentait vendredi un journaliste avec découragement.

Avec AFP

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