Tantaoui, le grand imam d’Al-Azhar, sera inhumé à Médine
Le cheikh égyptien Mohamed Sayyed Tantaoui est mort d’une crise cardiaque, le 10 mars, alors qu’il se trouvait à l’aéroport de Riyad, en Arabie Saoudite. Il dirigeait depuis 1996 l’université cairote d’Al-Azhar, la plus prestigieuse institution de l’islam sunnite dans le monde.
Cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui avait pris position contre l’excision des fillettes (" une coutume nilotique") et interdit le port du voile intégral dans tous les établissements scolaires ou universitaires rattachés à lui.
Fils d’un paysan analphabète, cheikh Tantaoui a su s’instruire et gravir tous les échelons de la théologie. En tant que grand imam d’Al-Azhar, il prêchait un islam modéré, ouvert au dialogue. "Le fanatisme est le résultat d’une méconnaissance de l’islam. Le rôle d’Al-Azhar est de ramener les égarés à la réalité… Nous sommes contre tous les fanatismes, contre toutes les discriminations, contre toutes les violences", disait le haut dignitaire religieux qui avait condamné avec force les attentats du 11-Septembre 2001.
"Je suis responsable de chaque musulman"
Plus récemment, après la mort de six Coptes et d’un policier à la sortie de la messe de Noël lors d’une fusillade, le grand imam s’était rendu sur les lieux pour présenter ses condoléances et ses excuses, avec ce message : "Je suis responsable de chaque musulman."
Les options théologiques de cheikh Mohamed Sayed Tantaoui correspondaient aux voeux du président Moubarak, soucieux d’établir en Égypte un islam libéral. Tantaoui a répondu à cette attente et défendu les droits de la femme, notamment celui de l’avortement en cas de viol. Lors du débat sur le voile en France, Cheikh Tantaoui a déclaré : "Le musulman est tenu de se plier aux lois du territoire où il vit."