Syrie: le « silence » du Conseil de sécurité de l’ONU « intolérable » (Juppé)

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Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a dénoncé dimanche le "silence" du conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie, estimant que la situation devenait "intolérable".

"Le massacre continue, le silence du Conseil de sécurité aussi", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en Birmanie. "Cette situation devient intolérable".

La Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution de l’ONU sur la Syrie en octobre. A la mi-décembre, Moscou a pris l’initiative de présenter un projet de résolution qui condamne à la fois la violence du gouvernement et celle de l’opposition.

Mais les puissances occidentales ont jugé ce texte trop timoré, alors que la répression a fait au moins 5.000 morts depuis la mi-mars, selon les Nations unies.

Les Etats-Unis ont appelé la Russie à abandonner son initiative et à soutenir une résolution plus ferme rédigée par Washington et plusieurs pays européens.

"La répression n’a pas cessé, la violence est toujours à l’oeuvre", a insisté Alain Juppé.

"La Ligue arabe s’était donnée jusqu’au 19 janvier pour apprécier la situation, je souhaite fortement qu’elle fasse un constat aussi objectif que possible et qu’elle puisse communiquer ce constat au Conseil de sécurité", a-t-il ajouté.

"Je souhaite comme d’autres que la Ligue arabe ne s’enlise pas dans sa mission d’observation."

Le ministre français avait déjà demandé il y a quelques jours que la Ligue arabe "rende compte au Conseil de sécurité des Nations unies" des conclusions de sa mission d’observation en Syrie, si celles-ci devaient être négatives.

Les exactions se poursuivent dans le pays malgré la présence depuis le 26 décembre de dizaines d’observateurs arabes chargés de surveiller l’application d’un plan de sortie de crise prévoyant en premier lieu l’arrêt des violences.

Selon un responsable de l’ONU, 400 personnes ont été tuées depuis le début de leur mission.

Samedi, l’émir du Qatar s’était dit favorable à l’envoi de troupes arabes en Syrie afin de "mettre fin à la tuerie", la première prise de position en ce sens d’un dirigeant arabe.

Le même jour, le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi déclarait que la mission d’observation, critiquée pour son incapacité à faire cesser l’effusion de sang, serait réévaluée lors d’une réunion le 21 janvier au Caire.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a de son cô té demandé dimanche au président Bachar al-Assad d’"arrêter de tuer", soulignant que tout dirigeant qui usait de la force courait "à sa perte".

Les autorités syriennes ne reconnaissent pas l’ampleur de cette contestation sans précédent et accusent des "gangs armés" de semer le chaos. Elles accusent également les pays occidentaux de tramer "un complot" contre le pays.

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