Le Japon a ensuite fait circuler un projet de résolution demandant une extension de 30 jours qui permettrait de trouver un compromis sur le sort de ce groupe d’enquêteurs, appelé JIM, qui regroupe des experts de l’ONU et de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques).
Ce texte charge le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de soumettre au Conseil dans 20 jours "des propositions sur la structure et la méthodologie" mise en place par le JIM.
La Russie avait d’abord mis son veto (le dixième concernant la Syrie) à un texte américain, approuvé par 11 pays et qui a fait l’objet de 2 votes contre (Russie et Bolivie) et de 2 abstentions (Chine et Egypte). Lors d’un deuxième scrutin, le projet russe avait été rejeté, recueillant 4 votes pour, 7 contre et 4 abstentions. Il fallait une majorité de 9 voix pour faire adopter le texte sans veto d’un membre permanent.
Selon des diplomates, le mandat du JIM s’achève vendredi soir et non jeudi comme indiqué jusqu’alors et vendredi matin, le Conseil devrait se pencher sur la proposition nipponne.
Tout au long de l’après-midi, les échanges au sein du Conseil avaient été acrimonieux. "Triche", "trahison", "malhonnêteté", ont figuré parmi les amabilités échangées entre les ambassadeurs au langage d’habitude plus policé. Le représentant égyptien a déploré "un show médiatique", son homologue bolivien qualifiant la séance d’"inhabituelle".
Le texte russe réclamait une révision en profondeur de la mission du JIM et un gel de son dernier rapport impliquant le régime de Bachar al-Assad dans une attaque au gaz sarin en avril.
Washington s’y opposait et, soutenu par les Européens, réclamait des sanctions contre les responsables d’utilisation d’armes chimiques en Syrie.
Juste avant les votes, Donald Trump était sorti de son silence sur le sujet. "Il faut que l’ensemble du Conseil de sécurité de l’ONU vote pour renouveler" le mandat du JIM et "faire en sorte que le régime d’Assad ne puisse jamais plus commettre des meurtres de masse avec des armes chimiques", a-t-il tweeté.
Le JIM, créé en 2015 sur une initiative américano-russe, enquête sur des dizaines d’attaques chimiques présumées (sarin, chlore…). En deux ans, il a conclu que les forces syriennes, outre à Khan Cheikhoun, avaient été responsables d’attaques au chlore dans trois villages en 2014 et 2015 et que le groupe EI avait utilisé du gaz moutarde en 2015.
Atlasinfo avec AFP